Rencontre à la croisée des chemins: deux consultants IT

Impossible de ne pas rencontrer deux business man à Sydney et Singapour!
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Quartier des affaires de Sydney

Sydney, Singapour, deux mégalopoles où la matière grise vaut son pesant d’or. Par le plus grand des hasards, nous avons croisé deux business man, consultants informatiques. Ils nous auront fait entrevoir leur mode de vie.

Andrew, l’australien, aura été notre voisin de siège d’avion entre Sydney et Singapour pendant les 8 heures de vol. Il est manager d’une équipe de 50 informaticiens au service d’entreprises intéressées par l’implantation de software. Même si ses horaires officiels semblent vivables, (8 heures -19 heures), en réalité, il relâche rarement la pression. Il ne s’accorde guère que l’heure du repas du soir pour profiter de sa famille et ne dort pas plus de 5 heures par nuit. Tous les 15 jours, il prend l’avion pour rendre visite aux clients de son aire géographique, Asie-Pacifique. A bord, il ne s’intéressera pas une seule fois à l’offre de loisirs de la compagnie aérienne (une centaine de films, jeux vidéos, musique, etc.), trop habitué à ce luxe. Pour des raisons d’économie, sa boite ne le fait pas voyager en business et il est obligé de se coller aux touristes de la classe économique!

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Buildings de nuit à Sydney

Quand il en a le temps (pas plus de trois semaines de congés par an), il s’échappe du stress quotidien en jouant au tennis ou au golf. Pour ses prochaines vacances, il hésite encore entre quelques jours aux iles Fidji, histoire de se relaxer, ou deux semaines en Europe pendant lesquelles il visitera toutes les grandes capitales européennes. Mais il ne connait pas les détails car c’est sa femme qui gère la logistique, lui ne lui fournit “que” la carte de crédit! Ses deux enfants, il n’a guère le temps de les voir, mais il sait que ses efforts leur permettront de rentrer dans les meilleures universités australiennes.

A l’atterrissage, il sera le premier à débarquer!

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Le quartier des affaires de Singapour

Martin, le suisse allemand, nous aura accueilli chez lui, à Singapour, via le réseau couhsurfing. Depuis toujours, il vit et travaille à l’étranger car pour lui “l’Europe c’est mort, les gars veulent bosser 35 heures et gagner des 100 et des milles, mais on ne peut pas être compétitif comme ça!”. Pour lui, le 21ème siècle sera asiatique. Il est admiratif devant la capacité de travail des asiatiques: 50h par semaine au bas mot pour gagner des cacahuètes… Il était tout fier d’annoncer l’ouverture d’une succursale à Manille (Philippines) de son entreprise suisse spécialisée dans les logiciels pour banques: “là-bas, pour un suisse, tu peux recruter 10 personnes. Même si les suisses sont plus compétents, ils ne peuvent rivaliser face à 10 personnes”. Il est persuadé qu’une 3ème guerre mondiale éclatera suite aux différends entre les USA ,puissance déclinante, et la Chine, “qui se croit invincible depuis qu’elle a pris conscience de sa puissance économique”. Pour autant, il ne travaillerait en aucun cas avec des chinois, d’une part à cause de leur faible niveau en anglais et d’autre part, il aurait trop peur que le logiciel développé par son entreprise soit copié en deux temps et trois mouvements et vendu beaucoup moins cher sur les marchés asiatiques.

Il serait l’un des premiers salariés de son entreprise à avoir accepté un contrat local. Il n’a donc plus le statut d’expatrié et par conséquent, on ne lui paye plus ni son loyer ni des allers-retours en Suisse pour motifs personnels. De toute façon, plus rien ne le retient en Suisse. Il se dit volontiers détaché des choses matérielles (son appartement est meublé Ikéa et ne comporte aucun objet personnel) et prêt à faire sa valise dans la minute s’il le faut pour rester un “insider” dans le marché du travail. Il n’est pas pour autant un “hasbeen”, entourés de ses multiples gadgets high tech (ipad, iphone, e-book reader, écran LCD 55 pouces, home cinéma, ordinateur portable dernier cri, etc.), il passe son temps libre.

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Singapour de nuit

Sa vie est chronométrée, à la seconde près, indispensable pour tenir le rythme professionnel. Réveil à 6h30, embauche à 7h30 et débauche à 19h. Tous les jours, il se rend à la salle de gym pour 40 minutes de déchainement sur les milliers de machines que compte cet endroit. Martin non plus ne relâche pas la pression, quand il rentre le soir, il faut aller vite: se rendre au food court le plus proche, avaler en 5 minutes des nouilles chinoises et rentrer tout aussi vite. Une fois, Guillaume a mis 2 minutes pour choisir son plat, Martin n’a pu s’empêcher de lui demander de se dépêcher. Difficile d’échanger quelques mots avec tout ça… On ne comprend d’ailleurs pas vraiment les raisons de son empressement, puisqu’il passe toutes ses soirées à regarder des films sur son écran gigantesque. C’est sa façon de se relaxer.

Nous nous demandons encore pourquoi il fait partie du réseau couchsurfing (il a 43 ans), son mode de vie n’étant pas forcément adapté à l’accueil de voyageurs au rythme lent et déconnectés des lois du marché du travail. Lui-même ne se rend jamais chez des couchsurfeurs, il préfère le confort des hôtels.

En attendant, il a eu la gentillesse de nous ouvrir les portes de son appartement situé au 37ème étage d’un condominium en plein coeur du quartier d’affaires. Soi-disant “bon marché”, le condo abrite quand même piscine ouverte, sauna, salle de gym, terrasse de verdure, ascenseur ultra-rapide qui diffuse les cours financiers H24… De son appartement, on a une vue imprenable sur le port de commerce de Singapour. Nuit et jour, les dockers répètent les mêmes gestes pour décharger les marchandises du monde entier des multiples cargos qui transitent quotidiennement sur les quais du port. Mais d’ici à quelques mois, deux nouveaux immeubles viendront lui boucher la vue. C’est comme ça à Singapour, on ne reste pas longtemps le plus haut…

 

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