Un compte-rendu de nos missions dans les différentes associations qui ont bien voulu nous recevoir:
Au Sénégal: au côté de l’association sénégalaise Océanium
Objet de l’association et contexte environnemental: l’activité principale d’Océanium est de restaurer l’écosystème de la mangrove au Sénégal, par des actions de replantation de palétuviers (c’est l’arbre qui forme la mangrove). Cet écosystème est en effet menacé de déforestation. Or sans mangrove, la barrière naturelle entre les terres arables et la mer n’existe plus, c’est donc la porte ouverte à une salinisation des terres qui rendrait impossible toute culture et aggraverait donc la pauvreté des populations sur place!
Le programme de restauration-conservation consiste principalement à financer et organiser des campagnes de replantation de palétuviers. Il s’accompagne de multiples autres projets qui visent à sensibiliser les populations à la protection de l’environnement, en particulier en milieu rural les plus touchées par les problèmes environnementaux et dont la “survie” dépend directement de la nature.
Océanium a aussi initié la mise en place d’Aires Marines Protégées (AMP) au Sénégal visant à déclarer une zone géographique complètement fermée à toute activité humaine pour que l’écosystème se régénère. Pour trouver un écho favorable et lancer ces projets, il fallait proposer d’autres sources de revenus pour les populations travaillant dans ces aires. Parmi les activités alternatives proposées, il y a l’écotourisme et le campement de Keur-Bamboung en plein coeur du delta de Sine-Saloum. Les revenus du campement servent à financer la surveillance de l’aire marine mais également les services collectifs des villages environnant l’aire.
Nos missions: Nous n’avons malheureusement pas pu participer à une campagne de replantation, car ce n’était pas la saison, mais nous avons été accueilli dans trois lieux d’action de l’association.
Tout d’abord à Toubacouta, aux portes de la mangrove du Sine-Saloum. Nous avons suivi les activités de deux volontaires français en direction des populations rurales du coin: d’une part, l’animation d’actions de formation à la valorisation des produits de la foret (mangue, pain de singe, etc.). D’autre part, l’expérimentation de process de fabrication de charbon de paille, facilement reproductibles et économiques, avec pour objectif de réduire la pression humaine sur la déforestation et limiter les incendies provoquées par la présence excessive de paille. Nous avons été positionné comme observateur mais aussi “reporter”!
Puis nous nous sommes rendus au campement éco-touristique de Keur-Bamboung sur une île du delta de Sine-Saloum où nous avons aidé le gérant à préparer son bilan financier 2010 qu’il devait présenter quelques semaines plus tard auprès de l’instance décisionnelle de l’aire marine protégée. Le bilan a été réalisé selon plusieurs axes: la formation du résultat (analyse du chiffre d’affaires et de la fréquentation (infra-annuelle, par type de public), analyse des coûts (catégorie de dépenses, répartition en couts fixes et variables)), l’effort d’investissement, le rapport d’activité et enfin les projets pour 2011. En préalable, il a fallu informatiser et vérifier toutes les écritures comptables car l’électricité par panneau solaire utilisée sur le site ne permettait pas jusqu’à notre arrivée d’utiliser d’ordinateur. Enfin, nous avons travaillé sur un fichier excel de collecte des données comptables de façon à rendre des comptes de façon plus régulière.
Enfin, à Tambacounda, nous avons travaillé pour la branche micro-crédit d’Océanium dont l’objet est de lier la distribution de micro-crédit à la protection de l’environnement en orientant les micro-entrepreneurs à des activités économiques respectueuses de la nature. Après les avoir suivi dans leurs activités quotidiennes (animation de ciné-débat, collecte de fonds, suivi des bénéficiaires sur leur lieu de travail, etc.), nous avons travaillé sur la matrice d’un plan prévisionnel de trésorerie avec identification détaillée des flux d’encaissements et décaissements de trésorerie ainsi que la définition de besoins fonctionnels à destination du développeur de leur outil de gestion pour l’intégrer comme nouveau module. Les objectifs étaient de proposer un outil de projection de trésorerie, de simulation financière liée à l’impact de nouveaux octrois de prêts, et enfin un outil de gestion du risque de liquidité.
Argentine: au côté de l’association argentine Pro-Yungas, office de Tucuman
Objet de l’association et contexte environnemental: Cette association œuvre pour la protection des Yungas (forets tropicales) en particulier celles localisées dans la réserve de biosphère du Nord-Ouest de l’Argentine. L’association se compose principalement de scientifiques: biologistes, cartographes, anthropologues qui sont aussi professeurs ou chercheurs. Ils collectent des données, recensent la biodiversité incroyable de cet écosystème, produisent des études d’impacts environnementales à destination des entreprises, des pouvoirs publics, de la société civile, produisent des cartes, des ouvrages sur la réserve, etc.
Depuis 2000, l’association a développé une nouvelle activité qui vise à valoriser auprès des consommateurs les activités économiques respectueuses de l’environnement qui agissent dans les Yungas. L’idée étant de ne pas sanctuariser les Yungas mais plutôt de montrer qu’il est possible de trouver un équilibre entre activité économique et respect d’un éco-système. L’objectif est aussi de permettre à des populations natives de demeurer dans les Yungas, malgré un certain isolement. Pour être visible des consommateurs, l’association a créé une marque regroupant une gamme de produits très différents allant de l’artisanat local (miel, artisanat dont textile, etc.) à des produits agro-industriels (papier issu des déchets de canne à sucre) en passant par des activités d’éco-tourisme.
Nos missions: la marque, Productoyungas, vient d’être créée, mais aucune action concrète n’a été réalisée pour la commercialiser. Nous avons donc travaillé avec la responsable du projet sur un plan d’actions de commercialisation de la marque. Nous l’avons orienté sur les produits textiles, en s’appuyant sur les compétences d’ingénieur textile de Guillaume. De toute la marque, ce sont aussi les produits les plus compliqués à positionner sur le marché, car d’une part, ils sont en concurrence avec d’autres produits dits d’artisanat beaucoup moins chers et d’autre part, leur design est peu en adéquation avec les attentes des acheteurs potentiels.
Résultats: définition de 3 axes déclinés en 21 actions. Les axes sont les suivants: améliorer l’information sur les produits, augmenter les canaux de distribution et réaliser la promotion des produits, avec des actions aussi variées que créer un catalogue de références des produits pour professionnels ou encore développer la vente en ligne de produits et enfin développer la publicité sur lieu de vente.
Pour affiner le plan d’actions, nous nous sommes rendus pour une semaine d’observation à San Francisco, un des villages des Yungas, le plus “facile” d’accès en transport en commun. C’est aussi un des villages, où l’ONG a proposé aux habitants de les accompagner dans le développement d’éco-tourisme. Il s’agissait pour nous de diagnostiquer l’offre touristique potentielle ainsi que les activités pouvant être proposées par les habitants. Nous avons aussi beaucoup dialogué avec les membres du village les plus actifs de ce projet de façon à comprendre leurs attentes en terme d’accompagnement et de formation (gestion financière, accueil de public, animation d’activités de loisirs, etc.).
En Bolivie: au côté de l’association bolivienne Inti Illimani
Objet de l’association et contexte environnemental: Cette association promeut l’utilisation de cuisine solaire dans les zones rurales de la Bolivie. Les objectifs du projet sont de réduire la pression humaine sur la déforestation, de diminuer les émissions de CO2 et surtout de permettre aux utilisateurs des cuisines solaires d’économiser du temps et de l’argent.
Le mode opératoire de l’association consiste à regrouper une 20aine de participants pendant 4 jours durant lesquels les salariés de l’association apprennent aux participants à construire leur propre cuisine et à l’utiliser. Les autres activités de l’association reposent sur la préparation de ces sessions (construction des kits de cuisine) ou sur le suivi des groupes après les sessions (pendant 4 mois) et enfin à rendre des comptes aux bailleurs de fonds, les cuisines étant financées à 75% par des fonds étrangers.
Nos missions: Tout d’abord, nous avons aidé à préparer une session de construction-utilisation de cuisines solaires: préparation de la documentation à distribuer, préparation des kits de cuisine et participation au transport du tout.
Puis, nous avons participé à cet atelier, d’une part en aidant le technicien et les participants à construire les cuisines (comme planter de nombreux clous, poncer, peindre, étirer de la laine de mouton), d’autre part, en aidant l’éducatrice à préparer à manger pour les participants, à mener des enquêtes auprès des participants pour collecter des données sur les émissions de CO2 avant utilisation d’une cuisine solaire.
Enfin, au siège de l’association à La Paz, nous avons contribué à mettre à jour le blog de l’association, en réalisant diverses interviews ou encore à améliorer l’exploitation des données collectées auprès des utilisateurs de cuisines pour rendre des comptes auprès des bailleurs de fonds.
Au Pérou: au côté des chercheurs du laboratoire d’écologie de l’université nationale de San Augustin d’Aréquipa
Nous avons juste interviewé ces chercheurs qui ont mis en place un programme très intéressant et surprenant de restauration de l’éco-système des lomas d’Atiquipa. Il s’agit d’oasis de végétations en plein désert côtier du Sud du Pérou, un désert très aride où il ne pleut pour ainsi dire jamais. Les oasis sont alimentés en eau par la brume formée au-dessus de l’océan et qui est captée par la végétation sur place. Cette végétation est aujourd’hui menacée par le sur-pâturage, l’agriculture et la déforestation pour les besoins quotidiens des populations (cuisson alimentaire, bois de construction, etc.). La superficie des lomas a déjà diminuée. Or sans cette couverture végétale, l’eau n’est plus captée et la désertification gagne alors sur les terres arables.
Les chercheurs ont donc mis en oeuvre un plan d’actions alliant reforestation, formation des agriculteurs à des pratiques plus respectueuses de l’environnement, construction d’enclos pour protéger les repousses d’arbres contre l’intrusion du bétail et utilisation de la technologie, comme les attrapes-nuages, pour améliorer le captage de l’eau de brume.
Ils nous avaient invité à participer quelques jours aux travaux quotidiens du site (maintenance des attrapes-nuages, des clôtures, etc.) mais de fortes pluies nous ont empêché de nous y rendre, ce qui n’est pas un mal pour une région où il ne pleut presque jamais!
Au Pérou: au côté de l’association péruvienne CEDESOS, à Puno
Objet de l’association et contexte environnemental: Cette association souhaite développer du tourisme chez l’habitant en milieu rural autour du lac Titicaca. L’objectif est d’améliorer les conditions de vie des habitants qui vivent aujourd’hui d’une agriculture d’auto-suffisance et d’élevage pour faire rentrer un peu d’argent.
Sachant que le lac Titicaca es très touristique et que la manne financière ne bénéficie qu’à quelques communautés (les îles et Puno), l’idée de l’association est de rééquilibrer cette manne en proposant d’autres lieux à visiter.
Ainsi, l’association aide financièrement les habitants aménager leurs chambres à louer ou les accompagne en les formant à l’accueil de touristes venant du Premier Monde (règles d’hygiène, règles de conservation de la nourriture, les activités à proposer, etc.). Enfin, l’association se charge de promouvoir les chambres auprès des acteurs du tourisme du pays (dont les agences des voyage).
Nos missions : Nous nous sommes rendus sur place et avons participé à la promotion des lieux lors d’une journée d’accueil d’agences de voyage de Puno, potentiellement intéressées dans la commercialisation des chambres dans leurs offres touristiques et ce en faisant les touristes comblés! Même si nous soutenons les objectifs de l’association, nous n’avons cependant pas été convaincus par toutes les modalités d’actions, notamment celles conduisant à la folklorisation et marchandisation de la culture des habitants.
Au Chili: au côté de l’association Chinchimen, à Quirilluca
Objet de l’association et contexte environnemental: l’association Chinchimen est avant tout une association à base militante. Elle fonctionne sans salarié ni structure permanente. Son programme d’actions dépend ainsi de la disponibilité de ses membres. Tout a commencé avec une loutre marine, échouée sur une plage du littoral de la région de Valparaiso… S’en est suivi une prise de conscience des menaces sur l’écosystème de la balnéarisation à outrance de la côte de la Vème région du Chili. Depuis, les militants de la Chinchimen ne cessent de lutter contre les projets immobiliers et tentent de sensibiliser la population à l’amélioration de leur environnement proche. De fil en aiguille, ils ont réussi à se faire un nom auprès des autorités publiques. Leur plus grande réussite est d’avoir créé un parc environnemental et protégé ainsi une zone particulière de la frange littorale : une foret endémique et un bout de frange littorale qui est le lieu de reproduction d’oiseaux migrateurs ainsi que l’habitat de la loutre marine, espèce en voie de disparition. Pour s’assurer de la préservation réelle des lieux, un garde-parc est présent sur le site 24 heures sur 24 dans des installations précaires (mais respectueuses de l’environnement!).
Nos missions : Nous avons participé à la collecte de données sur les loutres marines par l’observation (des heures durant) de leurs habitudes de vie. Ces données, collectées à l’aide de formulaires précis, serviront à diverses études scientifiques menées dans le parc. Et ce, afin de démontrer la haute valeur écologique de la frange littorale de la Vème région du Chili. Nous avons également participé à une campagne de nettoyage de la plage de Quirilluca particulièrement souillée de déchets venus de la mer pendant la période hivernale.
En Thaïlande: au côté des planteurs d’arbres à latex, Lek et Lea
A défaut d’avoir trouvé une association pour nous accueillir, nous avons fait le choix de passer par le réseau social « Helpx », pour trouver de quoi nous occuper pendant notre séjour en Thaïlande ! Nous avons donc été accueilli par Lek et Lea, deux planteurs d’arbres à latex sur l’île de Lanta, dans le sud de la Thaïlande. Pas très écologique tout ça… oui, mais en plus de ce vice, ce jeune couple cultive un potager selon les préceptes de la permaculture, donc l’un dans l’autre…
Nos missions: entre deux averses de la mousson, nous avons été assigné à … enlever les mauvaises herbes autour des plants d’arbres à latex ! Et oui, les cinq premières années, les arbres demandent beaucoup d’attention…
En Inde: au côté de l’Amar Natural Farm
Pendant notre voyage autour du monde, nous voulions absolument expérimenter le wwoofing, soit travailler bénévolement dans une ferme biologique. C’est tombé sur l’Inde… et ce fut une bonne surprise ! Nous avons travaillé auprès de « Amar natural farm » qui cultive du riz, du blé et autres légumes. La ferme possède également un grand verger où poussent des mandariniers, des arbres à amruts et des grenadiers.
Nos missions : nous avons planté de l’ail, taillé des mandariniers et des grenadiers, ramassé des amruts, planté des pois chiches et des lentilles et … fait de longues pauses autour d’un bon tchaï chaud !