Top 10 des choses que vous ne verrez qu’en Guyane

Il y a des choses qu’on ne peut voir qu’en Guyane! Petit tour d’horizon…
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Pour changer de notre article précédent, où nous avions répertorié ce qu’on ne trouvait pas en Guyane quand on vient de France, nous avons cette fois opté pour la liste des choses qu’on ne voit qu’en Guyane, histoire d’attiser la curiosité sur ce territoire unique !

Les petites bêtes qui vivent dans les maisons

Quand on vit en Guyane, il faut accepter de partager son quotidien avec tout un tas de petites bêtes qui font tant la mauvaise réputation de ce territoire. Même sur le littoral, même dans un appartement “nec plus ultra”, on ne pourra empêcher l’intrusion des « petites bêtes ». Prenons l’exemple des petits lézards translucides. Ils sont toujours là où les attend le moins (dans l’évier quand on s’apprête à verser l’eau bouillante des pâtes, dans la porte du four quand on l’allume, etc.). Malgré leurs déjections qu’ils sèment un peu partout dans la maison (en particulier sur les plinthes), on les apprécie car ils se délectent des moustiques.

petite bete guyanaise
drôle de bête au nom inconnu
titan
Une petite bête plutôt rare: le titan

Les fourmis sucre sont beaucoup plus perfides et nous obligent à avoir un intérieur parfait ! Il s’agit de minuscules fourmis qui apparaissent en colonne dès qu’on laisse traîner une miette de quoique ce soit ! Au bout d’un moment, on s’habitue à leur présence et notamment à leurs « chatouillis » quand elles nous parcourent le corps.

Par contre, on aimera jamais les énormes cafards qui ont élu domicile dans les tiroirs de la cuisine, ni les charançons qui colonisent nos paquets de pâtes et de riz !

Observer un lancement de fusée

La Guyane a la chance d’accueillir en son sein, l’unique port spatial de l’Europe, basé à Kourou. Les lancements de fusée sont toujours des évènements extrêmement commentés localement, tellement les enjeux financiers, environnementaux, humains, sont importants pour le territoire. C’est toujours avec le même œil émerveillé que nous observons ces tirs mensuels.

Les concours de chant de picolette

La picolette est un oiseau très prisé des guyanais car il est réputé pour son chant extraordinaire. Véritable animal de compagnie, il fait l’objet d’un réel « culte » auprès de la gente masculine. Le concours de chant de picolette est l’un des passe-temps favori des jeunes guyanais.

picolette
La picolette est de sortie!

La saison de ponte des tortues Luth

De mars à juillet, le tout Guyane est en ébullition face à l’arrivée des tortues luth, les plus grosses tortues marines, qui viennent pondre sur les plages de Guyane. La ponte des luths est un véritable spectacle, pour celui qui sait être patient. Point besoin d’être sportif ou de faire des séjours en forêt, les plages où les tortues pondent sont accessibles très facilement !

tortue luth
le spectacle toujours aussi incroyable de la ponte des tortues luth

Se déplacer en pirogue

Moyen de transport peu commun dans l’enceinte de la République Française, la pirogue est pourtant la vedette partout en Guyane. Elle est parfois la seule option pour la plupart des habitants du fleuve pour se déplacer d’un point à un autre, sans avoir à se perdre dans l’immensité de la forêt tropicale. Pour les habitants du littoral, nous l’empruntons aussi pour nous rendre au Brésil ou au Suriname, car il n’y a pas de ponts ouverts pour traverser les fleuves frontières de la Guyane ou bien alors en mode loisir dans les fleuves autour de Cayenne. Par contre, pour se rendre à Saül, l’avion reste l’unique moyen de transport.

pirogue
paysage accessible seulement en pirogue!

Le « chinois »

Sans qu’on ne sache bien pourquoi, la totalité des supérettes présentes sur le territoire Guyanais, dénommés « libre-service », sont tenus par des chinois. Tant et si bien que l’expression « faire ses courses au chinois » fait partie du langage courant en Guyane, et cela n’étonne personne. La plupart des libres-services sont de très modestes boutiques, sans climatisation, avec des étals chargés en poussières et des marchandises rangés un peu n’importe comment. On y retrouve définitivement un air de famille avec les boutiques chinoises d’Asie !

Cependant, l’implantation récente des grandes surfaces à Cayenne semblent un peu bouleverser la donne : de nombreux libre-service font désormais peau neuve et se plie aux standards de consommation « européens ».

On nous sert à la pompe

Les stations services proposent à leur client d’être servi à la pompe par des employés sur le qui-vive dès qu’une voiture pénètre dans l’enceinte de la station. Il faut avouer qu’on s’habitue très vite à ce confort. L’inconvénient est qu’on ne peut pas se ravitailler en essence en dehors des heures d’ouvertures des stations, heureusement, assez amples. Cette pratique locale sert souvent de monnaie d’échanges entre les gestionnaires des stations service et l’Etat, qui cherche à réduire le prix de l’essence sur le territoire (« baissez le prix de l’essence et on licencie tous nos petits employés ! »). Ce chantage est assez efficace, car le prix de l’essence reste résolument plus cher qu’en France (1,66 € le litre d’essence).

Le bouclier qualité – prix

Afin de lutter contre la vie chère en Guyane et pour faire suite aux grèves générales de 2009 dans les Antilles, un « bouclier qualité prix » a été instauré. Il s’agit d’un accord de modération des prix sur certains produits de consommation courante, signés entre l’Etat et les principales enseignes de grande surface.

La journée continue

L’organisation du temps de travail dans la plupart des administrations offre à leurs employés la possibilité de travailler « en journée continue » le mercredi et le vendredi, à savoir, sauter la plage horaire du déjeuner pour pouvoir quitter le travail plus tôt, voir libérer carrément l’après-midi du mercredi et du vendredi. Indispensable pour les parents qui ont des enfants, la plupart des structures d’accueil (crèche ou assistante maternelle) étant fermée ces après-midi!

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inauguration d’un mémorial des marrons libres à l’occasion du 10 juin 2015

Les jours fériés locaux

Afin de reconnaître les spécificités culturelles des territoires ultra-marins, il existe 6 jours chômés locaux en Guyane, qui s’ajoutent aux jours fériés nationaux.

– Le 2 novembre : il s’agit du jour des défunts.

– Les trois jours « Gras » du carnaval (lundi et mardi gras, mercredi des cendres). Il s’agit des trois derniers jours du carnaval, où défilés carnavalesques et bal paré-masqué atteignent leur paroxysme. Traditionnellement, ce sont les derniers jours avant le carême (d’où le terme de « gras »).

– Le vendredi saint qui rappelle l’ancrage profondément catholique de la Guyane

– Le 10 juin : jour commémorant l’abolition de l’esclavage en Guyane

Ces jours fériés locaux ne sont pas obligatoirement chômés dans toutes les entreprises.

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20 comments
  1. Salut à vous trois (quatre?)
    De retour sur votre blog et j’ai à lire…
    Toujours excellents…
    A Tahiti nous les appelions les “Margouillats” (orthographe ??)ces petits lézards.
    Et les différentes grandes surfaces ne sont elles pas toujours confiées à des “chinois”?
    Bises et à plus.
    Il fait très beau en Bretagne!
    J et JPGB

    1. Bonjour! Non, non, nous ne sommes toujours (que) trois! Ici aussi on les appelle les margouillats, mais on trouvait plus simple de les appeler les petits lézards, notre fille est folle de joie quand elle en voit un dans l’appart! Car ils sont malins et se cachent super bien.
      Sans que l’on ne sache pourquoi, les grands surfaces ne sont pas confiées à des chinois. Et à notre grand étonnement, elles ne semblent pas perturber plus que ça le commerce des “libres-services” tenus par les chinois.
      A bientôt

  2. Souvenirs… Ah les “chinois” !
    Irremplaçables et très pratiques vus qu’ils travaillaient en famille (et donc étaient ouverts jusqu’à pas d’heure ! Je mets au passé vu que, comme d’habitude, je ressors les souvenirs de mon “année guyanaise” il y a 20 ans). Très pratique, à condition d’avoir un peu de temps : Si on ne trouvait pas chez l’un, il suffisait de faire trois pas pour aller chez son voisin ! Demander quelque chose de particulier au patron ? Pas gagné vu que son français était assez sommaire ! Mais souvent il appelait le fiston en renfort qui, école oblige, était plus en mesure d’interpréter la doléance…

    Moins bon souvenir, même si avec le temps tout s’enjolive : La “guérilla des cafards”. Guyane terre de contraste !

    Merci de poursuivre ces chroniques. Il faut vraiment que je me planifie un nouveau séjour là-bas, d’une façon ou d’une autre, de gré ou de force 🙂

    1. Bonjour,
      C’est vrai que la Guyane a très mauvaise réputation du fait de son Histoire: 1/ sa colonisation par les européens a été très difficile du fait du climat – ça c’est pour “l’enfer vert” 2/ l’implantation du bagne – ça c’est pour la “terre d’expiation”. Le territoire souffre encore dans son image de ses faits historiques pourtant révolus. Avec notre blog, nous souhaitons véhiculer une toute autre image de ce très beau département!

    2. “Ps aux Philippines aussi les chinois tiennent pas mal de superettes”

      Oui, mais… aux Philippines, ça surprend un peu moins non ?
      Ce qui participe à l’étrange ironie guyanaise c’est, entre autres choses :
      “Aller en Amérique du Sud pour y trouver l’Asie…”
      (et même l’Asie rurale quand on songe aux Hmong que le blog de Claire et Guillaume a déjà très bien évoqué).

      En fait, en Guyane on trouve bien des choses et des gens. Le territoire a une population particulièrement bigarrée. Parfois même on croise des français de métropole (et j’ai souvenirs de quelques uns qui n’étaient pas les moins exotiques…)

      Je serais bien en peine si je devrais trouver un argument massue pour plaider la cause de la Guyane.
      La Guyane pour moi, c’est une foule de petits détails mineurs (il y a des épiciers chinois : la belle affaire, c’est vrai !). Une foule de détails insignifiants dont on finit par tisser la toile des bons souvenirs (une toile particulièrement polychrome).
      Sans être un grand voyageur (sans doute moins que nos hôtes à en juger par l’étendue du blog), j’ai connu quelques autres pays. Certains m’ont laissé un souvenir impérissable. Mais la Guyane est hors classement, la Guyane c’est “mention spéciale du jury”, rubrique “coup de coeur”…

      1. Merci encore Antoine pour ce témoignage sur la Guyane! Décidément le territoire t’a marqué! C’est vrai que le dépaysement est total, le rapport à la nature incroyable (quoique parfois angoissante, il faut quand même l’avouer) et on y croise plus souvent des gens passionnés, qui ont choisi des destins quelque peu hors du commun.
        Concernant la diaspora chinoise, c’est vrai qu’elle se situe en grande majorité en Asie. Du coup, il est plus étonnant de croiser des foyers d’immigration en dehors de cette zone géographique. Les chinois sont aussi très présents au Suriname.

    1. Bonjour,
      Oui nous sommes bien au courant! En premier lieu, nous avons découvert ce hobby en Thaïlande. Cependant, il ne nous semble pas qu’il soit une pratique courante en France, c’est pourquoi nous l’avions inscrit comme une des choses “uniques” en Guyane.

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