La pomme de terre, nous autres européens, l’avons tellement voué aux nues grâce notamment à Parmentier qui nous sauva de la famine qu’il est difficile de voir en elle son mauvais côté.Aujourd’hui le culte de la frite s’est répandu à travers le monde, s’assurant une hégémonie quasi-parfaite dans le milieu de la restauration rapide. Comment se douter que derrière cet innocent féculent, ami des enfants, peut se cacher un parent terrible, le mouton noir de la famille patate? Les Andes, terre natale du tubercule en question, regorgent d’une quantité incroyable de variétés (1400), il est donc normal que parmi elles se cachent le vilain petit canard. Car prends garde à toi innocent touriste qui visite le Pérou ou la Bolivie, il rode autour de toi l’ombre menaçante de l’abominable patate des Andes: le Chuño ! Fuis, fuis loin de ton plat si jamais tu l’as découverte à temps, jettes-la au visage du serveur , piétines–la ou donnes-la aux chiens errants mais surtout ne la portes pas à la bouche ! Car alors là, l’explosion de sens risque de te laisser sans voix, les papilles gustatives en émoi, à deux doigts de rendre l’âme.
Comment décrire cette expérience qui envahit le palais telle la grande peste bubonique du XIVème siècle à travers l’Europe entrainant dans son sillage un flot de miasmes et de puanteur? Une véritable sensation de pourrissement te dévaste l’appendice buccal, répandant la mort du bon gout, et sonnant le glas d’une quelconque prétention à une élévation gustative. Méfie-toi, car la petite sournoise sait mettre ses plus habits pour tromper ta vigilance, et te faire yeux doux de petite pomme de terre innocente. Elle se glisse dans une soupe comme si de rien n’était, vient en accompagnement de n’importe quel plat. Rien ne la différencie des autres patates, si ce n’est qu’elle est un peu plus ronde, petite et blanche (ou noire, car il en existe deux types) que la normale. Atteindre ce stade de répulsion ne se fait pas du jour au lendemain mais nécessite un entrainement quotidien. Tout commence par une période d’exposition au gel et quinze jours de séchage au soleil des Andes puis elles sont allègrement foulées au pied par les paysans andins pour en extraire ce qu’il reste de jus et enfin remise à sécher. C’est ce processus qui donne sans doute ce gout de tripes à ces pommes de terre, précurseur des premiers OGM. Il s’est développé à travers l’histoire des peuples andins pour d’une part proposer une solution de stockage tout au long de l’année mais aussi pour rendre comestible une variété de pommes de terre résistante au gel.
Quoiqu’il en soit, te voici prévenu ami touriste !
Sources:
7 comments
c’est ce qui s’appelle en avoir gros sur la patate…pensez aux bonne frites bien grasses que vous mangerez à votre retour.
je ne me souviens pas avoir été frappé par cette sorte de patate…..je l’ai échapé belle !!!
Vous n’exagérez pas un chouillat là ?
Mais alors là pas du tout ! C’est la vérité vraie !
Style un brin prétentieux pour un contenu ni très drôle (avis personnel) et pas totalement vérifié (1400 variétés? Le jardin botanique de Pisaq qui fait référence en compte 600 ce qui est beaucoup déjà…)
Après, c’est une question de goût. Moi j’aimais beaucoup le chunho, la consistance peut surprendre parce que c’est une pdT réhydratée donc un peu dure, mais au goût assez fin, qui est bienvenu dans les soupes.
Par ailleurs, les péruviens aiment bien manger et ils ont une cuisine plutôt fine et très variée (Ceviche, aji de gallina, sans compter les très bons poissons chats du bassin amazonien, causa…)
Je trouve relativement “petit bras” de jouer le comique amateur quand on n’aime pas quelque chose, faites découvrir plutôt ce que vous avez aimé…
@Sakalam –
Pour l’humour, on fait ce qu’on peut… ce n’est pas donné à tout le monde de faire rire!
Concernant le nombre de variétés, après une rapide recherche sur internet, 1400 s’avère être une estimation basse puisque certaine source parle de 4000 à 5000 variétés (comme le centre international de la pomme de terre basée au Pérou.
Enfin, il reste 240 articles où l’on parle de ce qu’on aime, pas besoin de chercher beaucoup…
En conclusion, tout est effectivement une question de goût!
Claire et Guillaume Articles récents..[Diaporama] la campagne népalaise