Proche d’Urubamba, ville étape dans l’exploration de la Vallée sacrée des Incas, se niche le petit village rural de Chicon, dans le prolongement d’une vallée “perpendiculaire” au fleuve Urubamba, qui serpente la Vallée sacrée.
D’abord attiré par les montagnes enneigées qui plante son décors de fonds, nous le découvrons après une ou deux heures de marche dans une vallée agricole et verdoyante.
Le sentier que nous empruntons dans le but d’éviter la route poussiéreuse, nous introduit, malgré nous, en plein coeur des activités quotidiennes du village. Nous passons derrière des maisons en adobe (brique de terre mélangée avec de la paille) d’aspect modeste. De leurs portes entrouvertes, nous apercevons une cour intérieure qui semble être le coeur de la vie du foyer. Y cohabitent les animaux domestiques (poules, canards et cochons), les enfants qui jouent à même le sol en terre battue et les femmes occupées à leurs tâches domestiques (lessive à la main, cuisson du pain au feu de bois dans le four en adobe, etc.). Les hommes, quant à eux, sont occupés aux champs que nous longeons. De loin, nous assistons aux travaux de labourage par des bœufs, sur fonds de musique péruvienne. Là-bas, les pauses, bien méritées, sont arrosées à la chicha (sorte de bière de maïs).
Puis, un peu à l’écart du centre du village, là où les maisons commencent à s’espacer, nous nous accordons, nous aussi, une pause. C’est alors que surgit d’un champs de maïs, une petite fille aux cheveux ébouriffés. Elle s’approche lentement de nous, mais ne semble pas farouche. Puis, voyant que nous maitrisons l’espagnol (mis à part Pascal, le père de Claire), elle devient très curieuse et les questions fusent: pourquoi êtes-vous ici ? Combien de temps allez-vous rester? Quand allez-vous revenir? Combien de frères et soeurs avez-vous? Quel âge avez-vous? Qu’est-ce qu’on mange chez vous? Quels sont les plan
tes et animaux qu’on cultive et élève? etc.
Cet après-midi là, elle n’était pas à l’école primaire, car elle n’a classe que le matin. A 8 ans, ses après-midi sont consacrés à aider sa maman ou à se promener dehors et jouer. Elle était sortie acheter de la chicha à une voisine, mais voyant au loin que le drapeau n’était plus hissé sur la maison, elle a su qu’il n’y en avait plus. Elle s’apprêtait à rentrer quand elle nous a croisé sur son chemin.
Elle nous accompagnera un bout dans notre promenade car les chiens du village pourraient nous mordre, ils ne nous connaissent pas, nous dit-elle.
Elle n’a connu que Chicon, mais ses parents travaillaient à Lima, avant sa naissance, et sont revenus dans leur village natal pour reprendre l’activité agricole de leurs parents. Elle traine partout avec elle son petit chiot qui la suit comme si elle était une déesse. C’est qu’elle est fille unique et ses parents sont déjà dans la quarantaine.
A un moment, elle devient espiègle et se moque un peu de Pascal, qui s’essouffle à cause du mal d’altitude. Elle rigole à l’appeler le “viejito” (le petit vieux). Elle lui causera d’autres tracasseries que nous ne divulguerons pas dans ces pages… Elle sait aussi s’amuser avec lui quand il sort sa caméra ou essaie de communiquer avec lui en anglais, qu’elle étudie assidument à l’école. Plus tard, elle veut d’ailleurs devenir institutrice. Dans le souvenir de Pascal, elle restera l’adorable petite peste.
Mais il est déjà temps de nous quitter petite fille, nous ne savons pas ton prénom, mais nous nous souviendrons toujours de ton sourire!
One comment
adorable !!! finalement pas tant que ça …