Cela faisait presque déjà une semaine que nous voyagions sur ce cargo, le Grand Atlantico. Après quitté le froid et la grisaille d’Anvers en ce début de Janvier 2011, le porte-container avait fait route sans relâche vers le Sud pour nous mener à Dakar, 1ère étape de notre tour du monde. Quelques jours plus tôt, nous avions essuyé une tempête sur la Manche, qui avait pas mal remis en question notre aptitude à voyager sur l’eau. Le bateau avait traversé ce jour là dans un épais brouillard, traversant ces limbes, non pas sur le fil paisible de l’eau mais plutôt à la manière d’un wagon de montagnes russes, alternant entre les creux et les hauts de vagues impressionnantes (d’ailleurs nous avions réalisé un court film pour l’occasion: ici). Je crois bien que nous nous remettions encore doucement de nos émotions, nos estomacs en convalescence, profitant que le fond de l’air se réchauffaient au fur et à mesure que les degrés de la latitude fondaient comme neige au soleil. De 51° Nord à Anvers, nous étions à ce jour à 28° Nord, le changement se traduisait par les couches de vêtements que nous enlevions au fur et à mesure. Le souffle chaud du Sahara nous apportait les murmures du continent, nous quittions enfin l’Europe et ses repères pour nous aventurer en Afrique.
La dernière vision de l’Europe que nous aurions et nous ne l’avions pas particulièrement remarqué à l’époque, ce furent donc les lumières des îles Canaries. Sur le bateau, c’était l’effervescence ! Car la possibilité de naviguer “aussi prêt” des îles des Canaries, nous permis d’accrocher un réseau téléphonique et quelle ne fut pas notre surprise quand nos téléphones se mirent à sonner à la réception des SMS de bienvenu des opérateurs: “XXX vous informe que les appels émis depuis l’Espagne etc etc…”. Les quelques lumières qui s’allumaient dans la lumière du soir couchant, comme une guirlande posée sur ces montagnes arides, accrochèrent longtemps notre regard sevré de paysage depuis quelques jours.
Cet archipel de cailloux pelés posés sur l’océan nous donna l’impression d’être hors du monde, hors du temps, comme un décor de théâtre qui défilait devant nos yeux ébahis. Mais il abrite en réalité l’une des principales destinations touristiques d’Espagne: Tenerife et ses 5 millions de touristes annuels ! Son relief volcanique en fait le point culminant du pays avec le Teide (3718m), et la dote de plages de sable noir très appréciées. C’est naturellement une destination nature avec un territoire propice aux randonnées et aux sports d’eau. L’île est connue pour abriter dans ces eaux des cétacés dont l’observation est une activité prisée des touristes. Malheureusement de notre forteresse flottante, nous ne verrons rien. L’île abrite aussi l’un des plus réputés parcs aquatiques du monde (d’après TripAdvisor): le Siam Park, et sa thématique… thaïlandaise ! De toutes ces joyeusetés, il ne restera quasiment rien, un parfum dans l’air, un message sur le téléphone, des lumières éparses. Presque à regret, la silhouette sombre des îles s’efface petit à petit dans le bleu clair de la nuit saharienne. Un dimanche soir ordinaire sur les vaisseaux mondes.
3 comments
Hello Claire et Guillaume,
Super site, très élégant! Et votre récit m’a plongé au coeur de Ténérife, c’est top. Cela fait longtemps que j’aimerais bien y aller.. Très belle photo du Teide! Sylvain
Bonjour,
Je vous remercie pour votre site qui permet de s’évader devant son écran, on s’y croirait presque.
Vivement que ce soit notre tour de pouvoir visiter le monde. ☺
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