On s’y rend en catamaran
Cela faisait deux ans que nous n’étions pas retournés aux îles du Salut et nous avons profité d’un jour férié pour nous y rendre à nouveau. C’est toujours avec autant d’émerveillement que nous découvrons ces petits coins de paradis au large de Kourou, à l’environnement si différent du continent.
Le moyen le plus courant est de s’y rendre en catamaran. La traversée dure une heure trente aller et retour. Il existe plusieurs catamarans qui proposent peu ou prou la même prestation pour le même prix. Nous recommandons donc d’en tester plusieurs pour trouver le bateau qui convient le mieux !
Du fait de ses eaux plus claires ainsi que de ses fonds accidentés, les îles du Salut sont aussi réputées pour la pêche et notamment celle du mérou : ce géant des mers constitue un véritable challenge pour les passionnés de pêche. Nous avons quand même été surpris par le nombre de bateaux de pêcheurs amateurs passer à toute vitesse à côté du catamaran.
Une fois traversé la zone d’influence des alluvions de l’Amazone, la mer devient vite bleue turquoise et on se croirait presque sur une île paradisiaque des caraïbes. Il est d’ailleurs assez impressionnant de constater que la démarcation entre les eaux maronnâtes et l’eau turquoise est nette et sans transition aucune ! Par ailleurs, nous restons étonnés par la prédominance des palmiers à noix de coco qui bordent les tours des îles.
Évidemment, le tableau est un peu trop idyllique, car, avant de devenir la première destination touristique de Guyane, ces îles ont abrité le premier bagne de la Guyane, puis, le bagne disciplinaire. La présence d’un cimetière pour enfants et d’un cimetière pour le personnel du bagne montre d’ailleurs que les conditions de vie n’étaient faciles pour personne.
Des trois îles, seulement deux sont accessibles
Les îles du Salut sont formées de trois îles, dont deux seulement sont accessibles. L’île royale est l’île de l’administration pénitentiaire : on y trouve de nombreux vestiges du bagne, dont des maisons de surveillants (aujourd’hui transformées en gîte), la maison du directeur du bagne (aujourd’hui transformée en musée), un hôpital, une église, et la cantine des surveillants (aujourd’hui transformée en hôtel et auberge de luxe). Tandis que l’île Saint-Joseph est plus prisée pour sa plage et son tour d’île ombragé. Les vestiges du bagne disciplinaire se situent en hauteur et on peut totalement passer à côté et oublier ainsi ce passé noir de la France. Enfin l’île du diable est inaccessible du fait des forts courants marins. On y logeait les déportés politiques (dont le fameux Dreyfus).
La dernière fois, nous avions commencé par l’Ile Saint-joseph et terminé par l’île Royale. Cette fois-ci, nous avons fait l’inverse. Et à vrai dire, nous préférons 1000 fois commencer par la visite de l’île Royale, car, le matin, il fait beaucoup moins chaud pour se balader dans les vestiges du bagne. De plus, il est beaucoup plus agréable de pique-niquer sur la plage bordée de cocotiers de l’île Saint-Joseph. Ainsi, nous recommandons vivement de demander quel est le circuit envisagé en réservant sa place auprès du catamaran (à priori, cela dépend des horaires des marées : lorsque la marée est basse le matin, on nous débarquera à l’île royale en premier).
En commençant par l’île royale, on peut passer l’après-midi sur la plage de l’île saint-joseph
Nous n’avons pas pu bénéficier de la visite guidée de l’île royale, ce qui aurait été un plus car il y a beaucoup de bâtiments en ruine mais peu de panneaux d’explication. A priori, le lendemain d’un lancement de fusée, la visite est réservée aux clients du Centre Spatial Guyanais (rappelons que les îles appartiennent au CSG, car elles sont situées sous la trajectoire des lanceurs) : dommage !
Sinon, un petit conseil que nous a donné le propriétaire du catamaran sur lequel nous étions: se rendre aux vestiges du bagne de l’île royale par le chemin du tour de l’île. La balade est beaucoup plus agréable et on peut apercevoir plus facilement des singes (et pour une fois des macaques – ou capucin brun- et non pas les, maintenant, trop connus singes écureuil) !
Nous avons passé le reste de l’après-midi à farnienter sur la place du l’île saint-joseph qui reste miraculeusement bien ombragée grâce à ses cocotiers (attention tout de même à ne pas se prendre une noix sur la tête !). Mieux vaut faire trempette quand la mer n’est pas trop haute, surtout quand on est avec des enfants, car la force des vagues est alors freinée par la barrière de roches, sinon cela devient vite dangereux.
Enfin, nous terminons cette journée bien chargée par un magnifique coucher de soleil admiré depuis le cataraman sur le chemin du retour à Kourou…