Saül, un très bon spot à randonnée en forêt amazonienne
Notre séjour à Saül avait un objectif premier : celui de randonner en plein cœur de la forêt amazonienne. On peut dire que nous n’aurons pas été déçus. Les sentiers de randonnées de Saül sont parfaitement à la hauteur de leur réputation. Ils sont extrêmement bien balisés et entretenus, d’ailleurs bien mieux qu’à Cayenne, la ville capitale... Nous n’avons eu aucun obstacle d’arbre sur le sentier, aussitôt tombé, aussitôt tronçonné pour permettre le passage. Les pontons permettant de traverser des zones marécageuses ou encore les passerelles suspendues franchissant les criques sont en parfait état de conservation. Le pari de reconversion du village en spot de randonnée est donc réussi !
Attention aux dénivelés dans les sous-bois humides!
Le premier sentier que nous avons emprunté, celui du belvédère, devait nous servir de mise en jambe. Il nous aura pourtant arraché bien des efforts… Au premier abord, son dénivelé de 96 mètres nous était apparu comme facilement accessible, mais c’était oublier combien il est fatigant de marcher en milieu tropical très humide… Heureusement, le calvaire ne dure que 30 minutes et surtout, le point de vue qu’il offre à son arrivée sur le village et sur la forêt environnante fait oublier la souffrance endurée pour y parvenir. En prime, un petit carbet accueillant permet de reprendre son souffle tranquillement… Bien reposé, nous pouvons à loisir scruter le paysage qui s’offre à nous et il est difficile de détourner les yeux, tellement il est majestueux. Seul le vol, au loin, de quelques aras bruyants vient perturber la quiétude de cette contemplation. Les couleurs éclatantes de leurs plumes dénotent au milieu de l’omniprésence du vert. Les aras sont visibles à peine une minute, mais cet instant reste gravé dans notre mémoire et constitue déjà le « clou » de notre séjour à Saül. Notre attention est détournée par le vacarme des caciques à cul-jaune qui s’agitent dans les arbres à côté de nous. Calmés, c’est au tour de piverts de signaler leur présence avec leur tambourinage emblématique. Bref, il y a de la vie dans la forêt de Saül !
Le sentier “roche-bateau”, le plus diversifié de Saül
Le lendemain, nous décidons d’emprunter le sentier « roche bateau », qui parait-il, est le plus joli de Saül. Avec notre enfant de deux ans – que nous portons en sac à dos – nous ne savons pas si nous pourrons faire la boucle en entier (7h de marche !), mais nous voulons essayer. Finalement, nous n’avons pas résisté à l’appel de la forêt et, même si nous terminons sur les rotules, nous pouvons être fier d’être allé jusqu’au bout !
L’imposant chant du papayo nous aura accompagnés tout au long de la balade. Alors que la première partie du sentier alterne des zones peuplées de grands arbres avec des forêts de palmiers, on a particulièrement apprécié sa deuxième moitié qui nous fait longer une crique. Il est assez rare de pouvoir randonner à côté d’un courant d’eau et nous nous sommes délectés de la faune qu’il attire (morpho et autres papillons, colibri et autres oiseaux, etc.).
Nous aurions presque embrassé l’imposant rocher en forme de proue de navire surplombant une crique, car il marque la moitié du parcours et surtout l’arrivée vers une aire de pique-nique (« courant-doublé ») avec, en contrebas, une crique à l’eau rafraichissante ! Oubliant notre pudeur, nous nous précipitons vers ce point d’eau pour nous y baigner. Après un repas bien mérité, il nous faut puiser au plus profond de notre être afin de trouver la motivation nécessaire pour nous extraire de ce cadre féérique… Il nous reste trois heures de marche et un bébé de 12 kilos à porter…
Les mirages n’existent pas en forêt…
Peu après « point chaud », un espace de baignade à ne pas manquer, le sentier passe à côté de la crique popote, où il est possible de dormir dans un carbet tenu par l’association Kanawa. Le décor est tout simplement enchanteur ! Nous avons cru à un mirage en voyant un panneau indiquant « boissons fraîches » et n’avons pas voulu rallonger notre parcours de quelques centaines de mètres. Mal nous en a pris, des randonneurs nous ont indiqué, par la suite, que ces boissons existaient vraiment… Il nous faudra encore attendre deux bonnes heures de marches pour étancher cette soif qui semble insatiable malgré les 4,5 litres d’eau que nous avions avec nous.
Arrivés enfin au village, nos pas nous ont dirigés automatiquement vers l’épicerie où nous avons enfilé canette sur canette pour apaiser notre soif. Nous ne sommes pas les seuls à vouloir de la boisson fraîche, et l’épicerie semble s’être transformée en point de rencontre des randonneurs du coin ! Chacun partage alors ses émotions de la journée, le sentier emprunté, la faune ou la flore aperçue.
Pour terminer notre séjour à Saül, et après notre grosse randonnée de la veille, nous décidons de finir par un sentier facile, celui des gros arbres, qui dure deux heures. Le sentier porte évidemment bien son nom et nous restons émerveillés par les arbres remarquables que l’on peut observer en forêt primaire.
Informations pratiques
Si vous prévoyez de vous rendre à Saül un week-end, sachez que l’antenne du Parc Amazonien de Guyane (PAG), à Saül, n’est pas ouverte le week-end. Cependant, il est possible de se procurer la carte des sentiers de randonnée au siège du PAG situé à Rémire-Montjoly. Elle est aussi disponible directement en ligne.
Des fontaines d’eau potable sont mises à disposition des randonneurs dans le village, pensez à prendre votre gourde !
Il vaut mieux réserver, en amont, son hébergement dans le village. Si dormir en hamac vous fait horreur, l’auberge Akénou offre des hébergements en lit, pour un très bon rapport qualité-prix.
One comment
L’air n’est pas trop humide pour la randonnée ? L’idée des fontaines est très chouette et ton blog donne clairement envie de voyager !
Stephanie Articles récents..Mother Earth 🙂