Tous les chemins mènent à “ver o peso”
Pour notre première balade dans Belém, nous voulions voir le fleuve. Depuis la place de la République, nos pas nous ont conduits, presque automatiquement, au marché « ver o peso ». Nous y sommes restés toute la matinée et y sommes revenus encore et encore, tellement, il regorge d’étals, d’animation, de monde et de milles petites curiosités. Il est facile de s’y attarder des heures durant, quand bien même le marché n’est pas étendu. La proximité de ses étals ainsi que sa faible luminosité – due aux toiles en plastiques tirées au-dessus du marché pour protéger de la pluie et du soleil – lui confèrent un petit côté intimiste fort plaisant.
L’agencement de ses boutiques n’est étonnamment pas organisé en damiers, ce qui, si le marché était plus grand, pourrait facilement le transformer en véritable labyrinthe. Ses étals, au lieu d’une simple table, sont constitués de grands meubles en bois aux multiples petits tiroirs propices à éveiller notre curiosité. Nous sommes restés impressionnés par la dextérité des casseurs de noix du Brésil, qui, armés d’un petit marteau, répètent minute après minute leurs gestes bien rodés.
De même, nous avons aimé observer les éplucheurs de patates douces, tranquillement installés en cercle, à débiter leurs racines par grands sacs de jute. Les étals de farine de toutes les couleurs entre le jaune et le blanc nous ont rappelé qu’il n’y a pas que le blé dans la vie (farine de manioc ou de tapioca, lui-même dérivé du manioc).
La médecine traditionnelle exposée dans des petites fioles mystérieuses
Fait surprenant, on ne trouve pas à acheter des jus de fruit frais, mais des vendeurs de pulpes de fruits locaux : acerola, cupuaçu, prune de cythère, maracudja, qui sont, il est vrai, des fruits assez fastidieux à transformer. La grippe aviaire doit être absente dans ce coin du Brésil, car on peut acheter de la volaille vivante sur le marché. Juste après les animaux, on trouve la médecine traditionnelle où des centaines de petites fioles censées guérir tous nos maux s’exposent à nos regards intrigués. Les vendeurs nous alpaguent à cris de « viagra »…
Avant de continuer dans le marché au poisson et à la viande, nous nous sommes offert une bière bien fraîche, pour prendre de la hauteur sur le marché et observer tranquillement son animation. En face de nous, nous sommes restés subjugués par la presse à wassaï – fruit d’un type de palmier – qu’un vendeur actionnait pour y extraire un jus frais, qui se déguste accompagné de poissons frits.
Symbole du « ver o peso », un colossal bâtiment bleu métallique abrite le marché au poisson. En contraste avec la petitesse du reste du marché, on est fasciné par la grandeur et la taille de ces halles, comme lorsqu’on pénètre dans une cathédrale. Il faut s’y attarder un peu pour admirer la richesse des ressources halieutiques du coin.
Et pour finir, il faut déguster les buffets à volonté des restaurants des anciens docks
En face, il ne faut pas manquer le marché à la viande, dont l’extérieur ne laisse en rien présager de la beauté architecturale de son intérieur. Les boutiques aussi minuscules les unes que les autres méritent également le détour.
Voyageant avec un enfant en bas âge, nous n’avons pas osé nous sustenter aux boui-bouis du marché qui propose de nombreux plats locaux. Heureusement, les restaurants des anciens docks ne sont pas loin et ils offrent une très bonne alternative gastronomique. Nous recommandons particulièrement le restaurant « em casa » qui propose le meilleur rapport qualité – prix en matière de buffet. Non seulement les plats de résistance sont raffinés (dont le fameux « canard au tucupi »), mais il y aussi un large choix de dessert (mousse de maracudja, œuf au lait concentré, crème de wassai aux perles de tapioca).
C’est une très bonne façon de terminer la visite de « ver o peso »!
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