Trinidad-et-Tobago, à seulement une heure et demi de vol de Paramaribo
En achetant nos billets pour Port-of-Spain en ligne, nous étions presque étonnés d’avoir trouvé une destination dans les Caraïbes à seulement une heure et demie de vol de Paramaribo. Nous n’étions pas partis que nous échafaudions déjà de nouveaux plans pour visiter la Région : Curaçao, Aruba… à notre portée ! Mais voilà, nous étions loin d’imaginer le temps qu’il nous faudrait pour arriver jusqu’à notre pied à terre de Tobago !
Une nouvelle fois, nous aurons expérimenté que ce ne sont pas les kilomètres qui définissent l’éloignement d’un lieu, mais bien ses moyens d’y accéder. Après nos deux jours de voyage, nous devons avouer nous être senti légèrement coupables d’avoir utilisé l’argument de la distance pour justifier notre impossibilité de passer les fêtes en famille en métropole. Après un bref calcul mental, nous nous sommes vite rendu compte qu’il aurait été plus rapide de se réchauffer les pieds près d’un feu de cheminée, que de les glisser dans l’eau bleue turquoise des Caraïbes…
Commençons par le début de ce parcours du combattant : se rendre à Paramaribo. Nous avons du nous résigner à prendre la route pour y aller de par les conditions du vol Cayenne-Paramaribo : son prix, ses horaires totalement ubuesques (le vol Paramaribo-Cayenne décolle à 2h du matin…) et son manque total de connexion avec notre vol de Port of Spain, nous obligeant, de toute façon, à passer la nuit dans la capitale du Suriname. A l’inverse, les six petites heures de route nous ont semblé bien plus rentables et efficaces.
Il faut d’abord se rendre à Paramaribo par la route
Contrairement à nos habitudes, nous avons décidé de faire le trajet Cayenne-Paramaribo d’une seule traite. Cette option s’est révélée finalement assez épuisante. D’abord, le trajet Cayenne-Saint-Laurent a été considérablement ralenti par l’annonce de la saison des pluies. Ensuite, comme nous étions nombreux à vouloir nous rendre au Suriname, nous avons du patienter au poste-frontière d’Albina, afin de se conformer aux formalités d’usage – et nous avons bien fait, car, sans ce fameux « tampon » sur le passeport, nous aurions été refoulé de l’aéroport de Paramaribo sans ménagement, comme une personne devant nous… S’en est suivi l’attente sur le parking du poste-frontière pour que le taxi collectif se remplisse et économiser ainsi quelques euros. Evidemment, nous n’avons pas coupé aux traditionnels bouchons pour entrer dans le centre de Paramaribo, à la sortie de l’immense pont qui enjambe le fleuve Suriname. Résultat des courses, nous sommes partis à 9h de Cayenne pour arriver à 18h à Paramaribo !
Malheureusement, la nuit non plus n’aura pas été de tout repos… L’hôtel, où nous sommes descendus, se trouvait sur le circuit des fameux « party bus » de Paramaribo et leurs musiques nous a tenus éveillé toute la nuit. Cette drôle d’attraction consiste à faire la fête à bord d’un bus ouvert sur l’extérieur et qui roule en trombe dans les rues du centre ville.
Le lendemain, nous sommes partis, volontairement, trois heures avant l’heure du vol (12h30), car nous voulions flâner dans les boutiques duty free de l’aéroport… Avec son programme de vol – comparativement à celui de Cayenne – et la réputation de Paramaribo au niveau du shopping, on imaginait déjà un immense aéroport avec des boutiques plus chics les unes que les autres… la réalité fut toute autre, et pendant un temps, on s’est demandé si, en plus de sa course, le taxi ne nous avait pas fait voyager dans le temps, tellement l’aéroport Johan Adolf Pengel semble payer un lourd tribu pour le poids de ses années.
Le passage de frontière de Port-of-spain: et si les touristes n’étaient pas les bienvenus?
Après un vol sans encombre jusqu’à Port-of-Spain, et alors que nous pensions notre voyage enfin s’achever, c’était sans compter sur le passage de frontière le plus long jamais rencontré ! Pendant notre tour du monde, on en a fait des postes-frontières, mais c’est bien la première fois que l’on rencontre des fonctionnaires aussi consciencieux : le formulaire à renseigner dans l’avion était scruté sous toutes ses coutures. Inévitablement, cela prenait 5 minutes par passagers sur un vol de plus de deux cents personnes… Heureusement, nous avons pu bénéficier d’un coupe file, voyageant avec un enfant, mais, malgré tout, ces tracasseries administratives nous ont bien retenu une heure.
Il est vrai que, contrairement aux autres îles des Caraïbes, l’économie de Trinidad ne dépend pas du tourisme mais du pétrole, cela explique peut-être le peu d’intérêt à fluidifier ses formalités d’entrée de territoire. Heureusement, nous avions un peu de marge avant notre vol interne de 20 minutes entre Port-of-Spain et Tobago. En prenant place à bord de l’avion, nous avons tout de suite été mis dans l’ambiance « tobagienne », entourés de passagers, déjà en mode « farniente balnéaire », habillés en maillots de bain et paréo.
Notre périple n’était pas encore fini, il nous fallait encore affronter une heure de voiture sur les petites routes de crêtes de l’île, pour nous rendre à notre “hôtel” de Castara, un petit village de pêcheurs au milieu de l’île, situé sur la côte-sous-le vent.
Avec le léger décalage horaire – 1h de moins qu’en Guyane, quand nous sommes arrivés à l’hôtel, à 18h, il faisait nuit… il ne nous restait plus qu’à nous reposer de cette éreintante expédition commencée la veille à 9h du matin… pour pouvoir être en forme pour notre voyage – retour !