Pour changer de notre article précédent, où nous avions répertorié ce qu’on ne trouvait pas en Guyane quand on vient de France, nous avons cette fois opté pour la liste des choses qu’on ne voit qu’en Guyane, histoire d’attiser la curiosité sur ce territoire unique !
Les petites bêtes qui vivent dans les maisons
Quand on vit en Guyane, il faut accepter de partager son quotidien avec tout un tas de petites bêtes qui font tant la mauvaise réputation de ce territoire. Même sur le littoral, même dans un appartement “nec plus ultra”, on ne pourra empêcher l’intrusion des « petites bêtes ». Prenons l’exemple des petits lézards translucides. Ils sont toujours là où les attend le moins (dans l’évier quand on s’apprête à verser l’eau bouillante des pâtes, dans la porte du four quand on l’allume, etc.). Malgré leurs déjections qu’ils sèment un peu partout dans la maison (en particulier sur les plinthes), on les apprécie car ils se délectent des moustiques.
Les fourmis sucre sont beaucoup plus perfides et nous obligent à avoir un intérieur parfait ! Il s’agit de minuscules fourmis qui apparaissent en colonne dès qu’on laisse traîner une miette de quoique ce soit ! Au bout d’un moment, on s’habitue à leur présence et notamment à leurs « chatouillis » quand elles nous parcourent le corps.
Par contre, on aimera jamais les énormes cafards qui ont élu domicile dans les tiroirs de la cuisine, ni les charançons qui colonisent nos paquets de pâtes et de riz !
Observer un lancement de fusée
La Guyane a la chance d’accueillir en son sein, l’unique port spatial de l’Europe, basé à Kourou. Les lancements de fusée sont toujours des évènements extrêmement commentés localement, tellement les enjeux financiers, environnementaux, humains, sont importants pour le territoire. C’est toujours avec le même œil émerveillé que nous observons ces tirs mensuels.
Les concours de chant de picolette
La picolette est un oiseau très prisé des guyanais car il est réputé pour son chant extraordinaire. Véritable animal de compagnie, il fait l’objet d’un réel « culte » auprès de la gente masculine. Le concours de chant de picolette est l’un des passe-temps favori des jeunes guyanais.
La saison de ponte des tortues Luth
De mars à juillet, le tout Guyane est en ébullition face à l’arrivée des tortues luth, les plus grosses tortues marines, qui viennent pondre sur les plages de Guyane. La ponte des luths est un véritable spectacle, pour celui qui sait être patient. Point besoin d’être sportif ou de faire des séjours en forêt, les plages où les tortues pondent sont accessibles très facilement !
Se déplacer en pirogue
Moyen de transport peu commun dans l’enceinte de la République Française, la pirogue est pourtant la vedette partout en Guyane. Elle est parfois la seule option pour la plupart des habitants du fleuve pour se déplacer d’un point à un autre, sans avoir à se perdre dans l’immensité de la forêt tropicale. Pour les habitants du littoral, nous l’empruntons aussi pour nous rendre au Brésil ou au Suriname, car il n’y a pas de ponts ouverts pour traverser les fleuves frontières de la Guyane ou bien alors en mode loisir dans les fleuves autour de Cayenne. Par contre, pour se rendre à Saül, l’avion reste l’unique moyen de transport.
Le « chinois »
Sans qu’on ne sache bien pourquoi, la totalité des supérettes présentes sur le territoire Guyanais, dénommés « libre-service », sont tenus par des chinois. Tant et si bien que l’expression « faire ses courses au chinois » fait partie du langage courant en Guyane, et cela n’étonne personne. La plupart des libres-services sont de très modestes boutiques, sans climatisation, avec des étals chargés en poussières et des marchandises rangés un peu n’importe comment. On y retrouve définitivement un air de famille avec les boutiques chinoises d’Asie !
Cependant, l’implantation récente des grandes surfaces à Cayenne semblent un peu bouleverser la donne : de nombreux libre-service font désormais peau neuve et se plie aux standards de consommation « européens ».
On nous sert à la pompe
Les stations services proposent à leur client d’être servi à la pompe par des employés sur le qui-vive dès qu’une voiture pénètre dans l’enceinte de la station. Il faut avouer qu’on s’habitue très vite à ce confort. L’inconvénient est qu’on ne peut pas se ravitailler en essence en dehors des heures d’ouvertures des stations, heureusement, assez amples. Cette pratique locale sert souvent de monnaie d’échanges entre les gestionnaires des stations service et l’Etat, qui cherche à réduire le prix de l’essence sur le territoire (« baissez le prix de l’essence et on licencie tous nos petits employés ! »). Ce chantage est assez efficace, car le prix de l’essence reste résolument plus cher qu’en France (1,66 € le litre d’essence).
Le bouclier qualité – prix
Afin de lutter contre la vie chère en Guyane et pour faire suite aux grèves générales de 2009 dans les Antilles, un « bouclier qualité prix » a été instauré. Il s’agit d’un accord de modération des prix sur certains produits de consommation courante, signés entre l’Etat et les principales enseignes de grande surface.
La journée continue
L’organisation du temps de travail dans la plupart des administrations offre à leurs employés la possibilité de travailler « en journée continue » le mercredi et le vendredi, à savoir, sauter la plage horaire du déjeuner pour pouvoir quitter le travail plus tôt, voir libérer carrément l’après-midi du mercredi et du vendredi. Indispensable pour les parents qui ont des enfants, la plupart des structures d’accueil (crèche ou assistante maternelle) étant fermée ces après-midi!
Les jours fériés locaux
Afin de reconnaître les spécificités culturelles des territoires ultra-marins, il existe 6 jours chômés locaux en Guyane, qui s’ajoutent aux jours fériés nationaux.
– Le 2 novembre : il s’agit du jour des défunts.
– Les trois jours « Gras » du carnaval (lundi et mardi gras, mercredi des cendres). Il s’agit des trois derniers jours du carnaval, où défilés carnavalesques et bal paré-masqué atteignent leur paroxysme. Traditionnellement, ce sont les derniers jours avant le carême (d’où le terme de « gras »).
– Le vendredi saint qui rappelle l’ancrage profondément catholique de la Guyane
– Le 10 juin : jour commémorant l’abolition de l’esclavage en Guyane
Ces jours fériés locaux ne sont pas obligatoirement chômés dans toutes les entreprises.