Nous en avons mis du temps à le trouver ce sentier, en partir à cause des mauvaises indications du petit futé, qui n’a pas dû venir en Guyane depuis au moins une dizaine d’année. Depuis, des routes ont été construites, un stade et un parking ont vu le jour et le sentier est en train d’être remis en état. Par contre, les panneaux indicateurs au célèbre toucan jaune ont depuis longtemps disparu, digéré par l’appétit des termites locales.
Et quel dommage de se priver de cette promenade ! Car le sentier est large et sans difficulté majeure, ombragé tout le long et au bout d’une heure débouche sur les vestiges de l’habitation Vidal.
Le chemin s’ouvre alors sur une clairière au centre de laquelle trône les fondations d’un moulin à mules. Aux vues des dimensions et du relatif bon état de celles-ci, on imagine la richesse de l’habitation, nous sommes en présence de la plus grande sucrerie guyanaise du XIXème siècle. Une rampe de 30m de long permettait aux animaux d’accéder au manège.
Noyés dans la végétation, essaient de survivre les deux magnifiques machines à vapeur qui ont pris à un moment donné, la relève du moulin à mules pour moudre la canne et extraire le sucre. On imagine la lutte acharnée entre les plantes, les mousses, le soleil, l’humidité et la corrosion. Pour le moment, elles résistent comme elles peuvent, la machine à vapeur anglaise Smith de Dartford (1823) et la machine américaine (1830-32).
Tout autour du site, une vingtaine de marmites à sucre, dans lesquelles on faisait évaporer le jus de la canne pour en recueillir la mélasse, finissent d’attendre la rouille pour définitivement disparaître. Une fois de plus, avec l’habitation Vidal, le problème de conservation du patrimoine industriel et historique guyanais se pose, et ce malgré son classement au monument historique depuis 1999.
En 1800, Jean Vidal achète l’habitation Mondélice à Claude Macaye pour l’établir en sucrerie. La production commence en 1819 et en 1822 arrive sur le domaine la première machine à vapeur de Guyane. Ce qui en fait, l’une des habitations la plus prospère de la colonie. A son apogée, ce sont 300 esclaves qui y travailleront pour 600 hectares de terre dont 70 sur polder. Les terres basses marécageuses ont été aménagés avec ce système. La fin de l’esclavage, la concurrence du sucre de betterave auront raison de cette habitation et malgré la diversification des cultures (roucou, café et élevage), Vidal de Lingendes la vendra en 1855 à un père qui voulait en faire une école. Mais en 1880, le site est définitivement abandonné.
Et aujourd’hui, le large sentier invite aux ballades dominicales. Le bon état du sentier, et le moulin à mules débroussaillé laissent présager d’une prochaine mise en valeur du site. C’est ce que nous pouvons souhaiter de mieux pour ce site et pour le patrimoine industriel qu’il représente.
Comment s’y rendre ?
Rond-point du Carrefour Market à Rémire-Montjoly, suivre la direction du lycée et se garer sur le parking du stade Edmar Lama.
Suivre le chemin qui s’enfonce dans la forêt.
Difficulté: facile
Durée: 1h aller
Attention quelques moustiques !!!
4 comments
Lol le petit futé, la dernière fois que je l’ai utilisé c’était en Tasmanie et il indiquait une super activité qui n’existait plus depuis 5 ans ….
Sinon, sympa ce lieu 😉
Tunimaal Articles récents..Nengajo, les cartes de vœux du nouvel an au Japon
@Tunimaal – En fait c’est le seul guide qui existe sur la Guyane, on a bien été obligé de prendre le Petit futé… C’était vraiment par dépit…
Claire et Guillaume Articles récents..Gagnez vos prochaines vacances dans un Club Lookéa