Même si les fêtes de la San Isidro de Madrid viennent de s’achever, il n’est pas trop tard pour en parler. Nous avions bien prévu d’en parler un peu plutôt, histoire de proposer une idée de week-end loin de la grisaille française mais des évènements particuliers, nous ont fait prendre un peu de retard. Vous en saurez un peu plus rapidement mais pour le moment concentrons-nous donc sur la San Isidro. Être à Madrid à cette période là de l’année est souvent synonyme de coup d’envoi du printemps : il fait bon, on peut se permettre de perdre une couche de vêtements, de fuir le soleil déjà trop fort pour retrouver le plaisir de se réfugier quelques heures à la terrasse d’un café accompagné d’une paire de tapas.
Mais la mi-mai est donc aussi la fête traditionnelle de la San Isidro, le saint patron de la ville. Au XIème siècle, il accomplit quelques miracles de son vivant (et aussi à titre posthume) qui lui valurent d’être canonisé en même temps que le gratin du catholicisme. Ses copains de promotion: Thérèse d’Avila, François-Xavier ou encore Ignacio de Loyola. Depuis, il est célébré tous les 15 Mai et le rassemblement religieux qui initialement était pieux s’est transformé aujourd’hui en une bonne semaine de festivités. Un programme taurin fait de ces corridas les plus importantes du monde, tandis que le non-aficionado trouvera lui son plaisir dans les bals et les concerts qui égaillent la ville.
Les soirs de concerts, les madrilènes renouent avec la tradition du botellon et près du pont de Segovia ou de la place des Vistillas, il est impossible d’accéder à la scène tandis que les bars ont installés des stands dans la rue. On y commande un « mini », une oxymore pour désigner un verre d’un litre d’un quelconque alcool où chacun trempe sa paille. Ambiance conviviale jusqu’au bout de la nuit, parfaite pour parfaire son espagnol. Le 15 Mai, toute la ville lui rend hommage, pour l’occasion les hommes s’habillent en chulapos: chemise blanche, gilet et surtout casquette et les femmes en chulapas, robe longue blanche à pois rouges et fichu blanc. Tout ce petit monde se réunit en procession à l’ermitage de San Isidro dans le parc éponyme pour boire l’eau de la source de la légende et ensuite festoyer tous ensemble en pique-niquant dans le parc. Les vendeurs installés autour de la pelouse vendent les traditionnels Rosquillas, des gâteaux frits ou cuits au four, la version ibérique du bagel allemand ou du donut américain ou proposent des plats typiques de la cuisine madrilène.
Une raison de plus d’aller à Madrid au printemps et pour l’année prochaine peut-être aurez-vous besoin de louer un appartement avec GowithOh… Cette solution, à laquelle nous avons eu recours pendant notre tour du monde apporte un vrai sentiment d’être comme à la maison – à la différence d’un hôtel trop impersonnel- qui est bien utile quand on fait du nomadisme. Pour peu que vous ayez des voisins sympas, et vous voilà intégré et prêt à vivre comme un local !