Après avoir vu dans l’article précédent notre manière pour gérer l’hébergement pendant le voyage, il est aussi intéressant de regarder d’un peu plus près les différentes chambres qui ont eu la chance de nous accorder un repos bien mérité. Plus qu’un type de chambre, voyager sur la longueur permet de gouter à beaucoup de manières de dormir. Véritable caméléon du sommeil, il faut savoir s’adapter pour passer de l’hôtel 5 étoiles au banc de gare routière. Que ce soit pour économiser un peu ou pour approcher le voyage sous un autre angle, savoir changer de mode d’hébergement permet aussi de casser la routine qui peut s’installer sur le long terme. Un petit tour d’horizon du logement en tour du monde :
Les auberges de jeunesse (guest house)
Il ne faut pas leurrer : elles représentent la base de l’hébergement en tour du monde, que ce soit en dortoir ou en chambre, c’est la manière économique de dormir. Véritable repaire des backpackers, les routards de toutes origines se retrouvent et se reconnaissent dans le salon de ces guest houses. On se jauge, on s’évalue et on classe en fonction du niveau de « routardise » avant d’éventuellement engager la conversation. A ce petit jeu, les français ont toujours tendance à vouloir éviter leurs congénères. En train de planifier la suite du voyage, d’écrire un article pour leur blog ou encore de communiquer avec la famille et les amis, ils squattent le wifi et les quelques ordinateurs disponibles.
Dans ces auberges, le confort y est sommaire, ce qui convient très bien à la vie d’ascète que vous connaissez depuis que vous êtes sur la route. Pas de fioritures, pas de chichi, la décoration y est réduite à son minimum. On ne vient clairement pas là pour le charme de ses chambres. Tout y fait pour être pratique et fonctionnel. Ainsi, on remarque deux types de guest houses : celles avec un restaurant et celles avec une cuisine. Dans le premier cas à côté des plats locaux typiques, vous trouverez une sélection de plats internationaux (burger, pizza, pâtes) laissés à la très libre interprétation du cuistot. Dans le second cas, vous aurez accès en libre service à une cuisine en plus ou moins bon état et à un frigo dans lequel ranger ses provisions. Nous avons remarqué que le distinguo restaurant/cuisine se faisait en fonction du coût d’un repas dans un restaurant. Dans les pays où manger dans un restaurant ne laissera pas insensible un porte-feuille de routard (Argentine, Chili, Russie), les auberges de jeunesse seront dotées d’une cuisine tandis qu’en Inde, Népal, Thaïlande où manger dans la rue ne coûte rien, elles auront un restaurant. Ces auberges offrent aussi d’autres services comme la laverie, et se proposent de jouer le rôle d’agence de voyage pour organiser le reste du séjour en planifiant des excursions ou en achetant les billets pour la suite du voyage.
D’ailleurs, on dit en français auberge de jeunesse (et guest house en anglais) mais il n’y a aucun rapport avec la célèbre FUAJ (Fédération Unie des Auberges de Jeunesse et qui à l’international se traduit pas Hostelling International), il n’y a donc aucun impératif d’âge pour séjourner dans une guest house.
Un mot sur une des bonnes surprises du voyage : en Chine, les AJ sont vraiment luxueuses (selon nos standards), parfois décorées avec goût, souvent bien placées, le personnel parlant anglais. Il faut une carte payante (rapidement amortissable après plusieurs nuits) pour pouvoir bénéficier d’un tarif privilégié. D’ailleurs, le réseau d’auberge est bien développé dans tout le pays.
Les hôtels en voyage
Il s’agit de la classe au dessus. Ici un effort est fait, parfois minimal, sur la décoration. Il n’y a pas de dortoirs et la serviette de bain est inclus dans le tarif. La conséquence qui découle de ces choix commerciaux et qu’on y rencontre moins de routards mais plus de voyageurs de courte durée venus pour les vacances. Sur le long terme, ils permettent de mettre un peu de confort et de luxe dans cette vie spartiate de globe-trotteurs, de sortir du microcosme des voyageurs au long cours et de s’accorder une pause parfois bienvenue. Quand l’envie de se retrouver dans un petit cocon, que le monde extérieur se fait trop agressif ou que tout simplement la curiosité de goûter aux joies d’ajouter quelques étoiles à son quotidien se fait sentir, il ne faut pas hésiter à franchir le cap. Attention cependant, tout le monde n’est pas en pantalon ni en chaussures de randonnée et il faudra se réhabituer à côtoyer des gens habillés normalement. Vous trouverez ici des hôtels à prix abordables.
Les insolites
Parmi la centaine de chambre que nous avons visitée pendant notre voyage autour du monde, il y en a quelques unes qui sortirent du lot par leur originalité. Passage obligé de toute visite au Salar de Uyuni en Bolivie, l’hôtel en sel vous accueillera avec plaisir. Murs, lits, tables, tout est en sel extrait du désert mitoyen. Le sel est compact et a la même solidité qu’une brique, on ne voit pas la différence. On y dort bien.
Dans un autre registre, il y a l’usine à touristes de Hong-Kong à laquelle nous avons déjà dédiée un article : Chungking Mansion. Avec un nom à faire frémir les enfants une veille d’Halloween, des chambres minuscules, une propreté douteuse, c’est le ghetto de tous les étrangers de la ville. A faire.
Il y a aussi le bâtiment dont l’utilisation première a été détourné. Ainsi à Haerbin dans le nord de la Chine, l’auberge de jeunesse est hébergée dans une ancienne synagogue. Il reste peu de signes religieux ostentatoires, seules les croisées des fenêtres en forme d’étoile de David rappelle le passé de l’édifice.
Nous avons vu ici la manière la plus conventionnelle de se loger pendant un tour du monde, nous verrons par la suite d’autres façons d’être hébergé.