En cette période hivernale, qui ne rêve pas d’un voyage au sein des plus belles plages du monde : celles de sable fin à perte de vue, à l’eau turquoise agréablement tiède, bordées de palmiers se pliant doucement à la légère brise marine rafraichissant juste comme il faut l’air ambiant pour ne pas sombrer dans la torpeur tropicale? Qui n’a jamais espéré passer ces vacances de Noël ou d’hiver aux Seychelles, île Maurice, Tahiti, entre autres iles paradisiaques? Un petit bungalow avec vue sur la mer turquoise, engoncé dans un hamac et bercé par le clapotis de l’eau.
C’est au milieu de la grisaille parisienne, englué dans le rythme “métro boulot dodo”, au bureau toute la journée, suffocant dans des transports en commun archi-bondés, à l’étroit dans les ruelles du XVIIIème arrondissement bordées d’immeubles entravant la vision du ciel, que nous nous rendons compte qu’au cours de nos 16 mois de voyage, nous n’aurons même pas assouvi cette attente de tout un chacun, trop heureux de notre liberté pour pouvoir nous projeter à nouveau dans un rythme routinier… A l’époque, nos choix se voulaient clairement à contre-courant: nous n’avions tout simplement pas prévu de tourisme balnéaire dans notre programme. Si nos chemins ont croisé des plages, c’était qu’elles se trouvaient sur notre itinéraire de route! Et maintenant que la nostalgie de notre voyage nous maintient dans la course du monde, quels souvenirs de plage avons-nous à nous mettre sous la dent pour nous faire rêver et nous évader en pensée de Paris?
La première étape de notre voyage répondait très bien aux aspirations de l’occidental en hiver: à la mi-janvier, il fait beau et suffisamment chaud pour se baigner au Sénégal. Le soleil n’impose pas encore ses règles de protection drastique. Ah comme nous aurions pu profiter des célèbres plages de la petite côte! Au lieu de cela… nous aurons passé trop de temps dans les rues poussiéreuses de Dakar, dans les “7 places” à nous rendre aux quatre coins du pays sans lien direct avec l’océan. Nos seules rencontres avec la mer eurent lieu dans le Siné-Saloum, mais une barrière de mangrove nous entravait son accès…
Ce n’est que 6 mois plus tard que nous allions retrouver notre bien aimé, au Chili, et pour quel invité de marque: l’océan Pacifique! Pas près de se retrouver à ses côtés au sein du vieux continent! Une semaine à Arica, au Nord du Chili, à la frontière avec le Pérou, aux portes du désert le plus aride du monde (le désert d’Atacama) et clairsemé de-ci de-là d’oasis de verdure. Des plages aussi lointaines que la portée de notre regard! Seulement, voilà, au début du mois de juillet, c’est l’hiver, il ne fait pas particulièrement froid, mais pas suffisamment chaud pour profiter de bains de soleil. De plus… côté animation, Arica a tout d’une station balnéaire en saison morte!
Qu’à ne cela ne tienne, nous étions surs d’avoir notre revanche sur l’Ile de Pâques! Enfin une île perdue au milieu du Pacifique, dont la culture des premiers colons avaient des liens directs avec la culture polynésienne! De celle qui rime, aujourd’hui, avec sable fin, eau turquoise et noix de coco! Mais, nous avions alors sous-estimé la légère brise marine qui s’apparentait plutôt à de vents violents toute la journée, et qui entrainait une courbe des palmiers à 45 degré… Contre toute attente, la plage était bien de sable fin… sauf qu’elle était juchée de tous les déchets des aspirations matérielles de l’homme avec en perspective une déferlante des déchets radio-nucléaires en provenance du Japon!
Nous pensions avoir tout expérimenté lorsque notre route à croisé la côte thaïlandaise longeant la mer d’Andaman en pleine mousson. A cette époque de l’année, point besoin de se baigner pour se rafraichir, une averse diluvienne de quelques secondes suffit à répondre à ce désir de trempette… Quant à la couleur turquoise de l’eau, à remplacer plutôt par la noirceur du ciel qui s’y reflète ou couleur brunâtre des bas-fonds brassés par des courants marins super-puissants. Lors d’un précédent article, nous vous avions déjà fait part de notre étude anthropologique des déchets humains non organiques qui jonchent toutes les plages du monde en hiver. Ko Lanta, Ko phi phi, Phuket, des noms qui font rêver… quand on s’y rend à la bonne période climatique!
Non décidément, nos souvenirs de notre tour du monde nous emmènent bien loin des plages paradisiaques de ce monde… et… nous ne regrettons rien!