Rencontre à la croisée des chemins: les enfants népalais

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Sur les chemins de l’école

C’est bien connu, tous les enfants du monde sont curieux et ce faisant, ils vont facilement vers les autres. Ils ne s’embêtent pas encore du carcan social qui organise les relations du monde des adultes. Mais, sans que l’on se l’explique, nous avons eu l’impression d’avoir eu beaucoup plus d’interactions avec les enfants népalais qu’ailleurs. Peut-être apprennent-ils très tôt l’anglais, en tous les cas, voici comment se déroulaient nos rencontres:

Certains, tout contents de réciter leurs leçons d’anglais, s’empressaient de nous débiter les quelques phrases apprises à l’école “where are you from” “what is your name” “how are you”. Elles étaient débitées sur un ton si solennel et avec une application toute scolaire, que la glace était brisée immédiatement. Malheureusement, la conversation s’arrêtait bien souvent là et les seules réponses à nos questions étaient des “yes” avec un regard qui dénotait plutôt la totale incompréhension.

Au temple

D’autres, nous suivaient sur quelques mètres, et après avoir vaincu leur timidité nous sollicitait un crayon, un bonbon ou un chocolat. A nos réponses négatives, ils nous tournaient aussitôt le dos pour s’en retourner d’où ils venaient.

Les plus coriaces étaient plus directs et ils nous agressaient littéralement avec leur “give me a pen”, “give me a sweet” “give me chocolate”. Nous nous étonnions de les voir si habiles en quémandages, quand nous aurons surpris plusieurs voyageurs distribuer des crayons aux enfants, parfois sans même qu’ils les aient seulement réclamé. En discutant avec un visiteur du Népal, nous comprendrons que c’est un cercle vicieux: il s’est senti “obligé” de répondre à toutes ces demandes, mais ce faisant, les enfants sont confortés dans leur démarche, qui relève, heureusement, plus de l’innocence enfantine que d’un réel besoin.

Le samedi

Il y en a d’autres, plus âgés, qui parlaient très bien anglais et qui voulaient faire de nous leur nouveau compagnon de jeu ou bien nous montrer à toute leur famille, très très large, ce qui entrainait alors de longues séances de photos à l’indienne. On avait parfois l’impression d’être des bêtes curieuses. Ces rencontres rigolotes nous ont valu d’être invité à un mariage népalais, où nous avons pu profiter d’un excellent buffet!

Enfin, certains sollicitaient une photo pour pouvoir ensuite s’admirer à loisir sur l’appareil photo de Guillaume. Quelle déception quand ils croisent un voyageur encore à l’argentique!

A la sortie de l’école

Nous les avons, la plupart du temps, rencontré sur le chemin de l’école, tous impeccablement vêtus dans leur uniformes scolaires. A la campagne, ils doivent aussi supporter les chaussures de ville alors qu’ils ont parfois à marcher des heures durant sur des sentiers de terre pentues.  Souvent, nous les croisions à nouveau à leur retour, cette fois-ci complètement débraillés! Quelle bonne méthode que de les faire marcher ainsi, matin et soir, pour les assagir en classe et à la maison… Parfois, des fillettes profitent de la “balade” dans les bois pour ramasser quelques fagots et soulager ainsi la cueillette du lendemain de la mère.

Les chanceux de la ville avaient encore l’énergie pour s’entrainer à leur jeu de cours de récréation: billes, toupies, élastiques (on le lance le plus haut possible) ou à cet étrange jeu qui consiste à jongler avec les pieds avec une sorte pelote de fil. Et quand il y avait un ballon de foot, Guillaume ne résistait pas à l’envie de faire quelques passes… qui pouvait parfois s’éterniser.