Se déplacer en transport en commun en Inde

Se déplacer en transport en commun en Inde est une étape indispensable pour connaître (un peu) les réalités du pays.
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rickshaw

Dans le métro, c’est tout le temps l’heure de pointe

Pendant notre séjour indien, nous n’aurons pas beaucoup testé les moyens de  transports en commun (nous avons eu la chance de nous déplacer en voiture grâce aux parents de Guillaume). Mais nos quelques expériences, dont un voyage de nuit en train puis en bus, resteront à jamais gravées dans nos mémoires!

A Delhi, nous aurons vaillamment testé le métro et en avons conclu qu’à n’importe quelle de la journée, c’est l’heure de pointe! Nous avons tout d’abord halluciné à la vue de la queue pour entrer dans la station: elle ressemblait à un jour de sérieuse grève en région parisienne. Il s’avère que tous les usagers sont fouillés et les sacs sont passés aux rayons X, et ce pour prévenir les attentats. Sur le quai, tout le monde attend sagement en ligne devant chaque porte du métro… Mais une fois le métro à quai, rien ne va plus, c’est du chacun pour soi! Les femmes peuvent espérer respirer un peu car elles ont leurs wagons réservés.

En dehors du métro, nous avons aussi testé le rickshaw au coeur de la circulation infernale de Delhi. Ce n’était évidemment pas un choix, mais une alternative à l’absence de taxi et un métro ultra-bondé. On se sent vraiment vulnérable dans ce petit bout de tôle à ciel ouvert au milieu du fleuve de métal du trafic routier. Le bol d’air frais se transforme vite en asphyxie… Le pire vient à venir: lorsqu’il fait nuit. L’absence d’éclairage public distord les distances et plusieurs fois nous pensons entrer en collision, jusqu’à ce que le chauffeur esquive ces obstacles d’un coup de guidon de maitre…

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le bus qu’on n’a jamais trouvé

Quant à se déplacer dans l’Inde, la première “aventure” consiste à acheter les billets…

Pour nous rendre dans la ferme biologique où nous allions faire du wwoofing, on nous avait conseillé un bus de nuit… Mais nous n’avons jamais trouvé où acheter le billet. Les gares de bus étant réservées pour les bus publics, d’un état trop pitoyable pour être emprunté de nuit. Ce service est donc assuré par des compagnies privées dont les guichets sont disséminés un peu partout dans Delhi. Nous avons donc essayé le train. Au départ, nous voulions acheter au même guichet que tous les indiens, mais après 3 ou 4 heures d’effort en vain, nous nous sommes rabattus sur le bureau de ventes de billets de train pour les étrangers, qui se trouve à la “nouvelle” gare de Delhi. En pénétrant dans ce bureau, nous ne sommes tout simplement plus en Inde : la salle de vente comporte des chaises et la queue est organisée. Avec les vendeurs, il suffit juste de donner sa destination et sa date de départ, pas besoin de connaitre le réseau ferroviaire indien avec les horaires et numéros de train ni de remplir un formulaire trop compliqué. Résultat des courses: une journée de 6 heures pour acheter son titre de transport!

Dans la gare, l’ambiance est dantesque

Le lendemain, nous arrivons 4 heures en avance à la vieille gare de train de Delhi parce qu’on nous avait dit qu’il ne fallait absolument pas rater l’animation humaine dans une gare de train indienne… Seulement… au bout de 10 minutes nous n’en pouvions déjà plus de cette ambiance dantesque: des milliers d’êtres humains se frayant difficilement un chemin vers leurs quais respectifs, bien souvent à contresens les uns des autres, le tout formant une marée humaine épaisse et compacte. Ce parcours du combattant consiste aussi à enjamber les familles d’indiens assises à même le sol, lesquelles attendent patiemment leur train au milieu de leurs bagages encombrants, des crachats des adeptes de betel (tabac indien à chiquer) et les multiples déchets en tout genre. Les derniers espaces libres sont encore occupés par les nombreux vendeurs ambulants.  En fond sonore, les annonces de train passent en boucle sans qu’on y comprenne rien, mais avec un volume sonore suffisamment élevé pour casser les oreilles… Heureusement, nous trouvons refuge dans la salle d’attente de la gare, qui est étonnamment vide par rapport à la foule présente dans la gare. C’est que tout le monde ne peut pas y rentrer. Il faut montrer patte blanche (un billet de train en classe réservée) auprès de l’employé qui joue au gardien de temple. Manque de bol, c’est aussi dans cette salle que se trouve les toilettes de la gare…

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le bus qu’on ne voulait pas prendre

Le temps passe alors tranquillement pour nous. Avec regret, nous quittons ce havre de paix pour rejoindre notre quai et nous glissons difficilement dans la marée humaine à coup de contorsions, de grands écarts et en clamant des “sorry” inaudibles et incongrus dans cette ambiance du “chacun pour soi”. Nous découvrons que les quais sont encore plus encombrés que la gare car s’ajoutent des montagnes de marchandises à affréter dans les trains. Notre train a du retard, nous nous occupons alors à observer la drôle de façon qu’ont les indiens à s’engouffrer dans les trains pour se réserver les meilleures places (c’est-à-dire assises). Elle consiste à rentrer par la fenêtre! Il faut jouer sacrément des coudes et parfois s’allier les services d’un costaud! Ce n’est plus la marée humaine mais la mêlée humaine! Heureusement pour nous, cet exercice ne vaut que pour les dernières classes, celles qui n’ont pas de places réservées et dont les billets sont vendus en nombre bien supérieur aux sièges disponibles.

Dans le train, les usagers sont fatigués de leur long voyage

Notre train arrive enfin et alors que nous gagnons nos couchettes dans l’espoir d’y trouver un refuge bien mérité, la vue de tous les déchets accumulés dans le train depuis qu’il a commencé son long voyage de 24 heures nous rebute un peu: gobelets dégoulinant de chai (thé au lait), épluchures de clémentines, écorces de cacahuètes, sans oublier les immortels sachets plastiques. Les voyageurs ont l’air abattu par toutes ces heures de voyage. Nous décidons de nous faire discret et nous isolons derrière nos rideaux. Il fait déjà nuit et le spectacle du paysage nous est donc fermé, heureusement, il nous reste le plaisir de la lecture.

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un petit curieux dans le train

Finalement, c’est le vendeur de chai et de thali (set de mets indiens comprenant du riz ou chapati, curry de légumes, salade, soupe de lentilles et yaourt) qui brisera la glace. Les voyageurs semblent s’éveiller de leur longue léthargie. La spontanéité de deux enfants finira d’attirer les regards vers nous. Nous passerons donc le reste du voyage à répondre aux questions de tous les indiens curieux du wagon et même au-delà.

A deux heures du matin, nous arrivons à destination. Heureusement pour nous, nous descendons à la même gare que les deux enfants spontanés, car aucune annonce, ni pancarte sur le quai ne nous aurait aidé. Arriver en pleine nuit dans n’importe quelle ville du monde n’est jamais très plaisant. En Inde, la première image sera celle des personnes dormant à même le sol à l’entrée de la gare, s’assurant peut-être ainsi un semblant de protection grâce à son animation nocturne. Viendront ensuite les vaches insomniaques et des groupes d’hommes se réchauffant autour d’une grillade de déchets. Enfin, le silence de la nuit est perturbé par les hurlements de quelques meutes de chien qui trainent de-ci de-là. Les chauffeurs de tuk tuk savent bien tirer avantage de cette arrivée tardive. Quelques roupies plus tard, nous voilà confortablement endormis dans une chambre d’hôtel.

Dans le bus de nuit, nous aurons pratiqué de nombreux sauts

Notre expérience en bus de nuit aura été tout autant rocambolesque. A 9 heures du soir, notre bus-couchette s’est élancé sur les routes indiennes, chaotiques, très chaotiques. Aidés par les amortisseurs inexistants du bus, nous aurons expérimenté toute la nuit la discipline de “sauts à l’horizontal”. Nous aurons été très fort, nous soulevant parfois à un mètre au-dessus de notre couchette! A chaque record, nous nous joignons en pensée aux cris des autres passagers se plaignant, en hindi, au chauffeur du bus. Peut-être lui rappelait-on que nous n’étions pas des marchandises… Enfin, grâce à l’absence de chauffage dans le bus, nous avons pu rêver que nous étions à la neige. Pour une fois, nous étions contents d’arriver à Delhi. A 5h30 du matin, nous avions espoir de chantonner “Delhi s’éveille”,mais, la circulation nous a paru encore plus dense qu’en journée… Et c’est alors que notre bus nous a gentiment “jeté” au milieu de joyeux trafic…

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