Les pieds presque dans l’eau de la rivière Kwai
Après avoir profité des deux heures fraiches de la journée, entre 6h et 8h du matin, nous nous apprêtions à affronter les premières chaleurs, confortablement assis à l’ombre d’un arbre, dans l’enceinte d’un temple bouddhiste de la ville de Kanchanaburi. Nous étions les pieds presque dans l’eau de la rivière Kwai, les yeux hypnotisés par le léger balancement des roseaux sous les caresses du vent, la pensée apaisée par le doux bruit de la rivière qui s’écoule lentement, inexorablement et perpétuellement dans la même direction.
Deux enfants se sont approchés de nous
Deux enfants, d’une dizaine d’années, jouaient non loin de nous, ils se sont approchés petit à petit et la communication s’est établie rapidement. Mais non sans quelques difficultés! Avec nos quelques mots de Thaï ainsi que les leurs en anglais, nous ne sommes pas allés bien loin! Nous avons donc continué à échanger par geste et avons ainsi appris qu’ils habitaient dans l’enceinte d’un temple adjacent en construction, dans des bicoques en tôle qui abritent les ouvriers et leur famille. Leur école se trouve dans une direction pointée du doigt, même si, en cette journée scolaire, un mercredi, les deux compères n’étaient pas sur les bancs de la leur… Etaient-ils seulement scolarisés? Après les gestes, vinrent les dessins, sur le carnet de Guillaume. Pour essayer de savoir si les deux enfants étaient frères, Guillaume a dessiné une généalogie (!) qui a semblé être comprise. Quant à eux, ils nous ont dessiné entouré d’un gros coeur pour savoir si nous étions amoureux…
Comment retomber en enfance pour pallier aux barrières de la langue
Mais bientôt à court d’imagination, le silence commençait à s’imposer dans nos échanges. Déjà, l’un des deux enfants se désintéressait de nous pour aller affronter les vagues de la rivière formées par le va-et-vient de quelques bateaux à moteur. Pour prolonger cette rencontre, nous avons du nous laisser entrainer dans les jeux quotidiens de ces enfants et retomber ainsi en enfance, du temps où la parole n’était pas un préalable pour entrer en interaction avec autrui.
Ainsi pendant quelques heures, ils nous auront initiés à leurs jeux préférés, comme: dessiner sur le sol en béton à l’aide de l’encre naturelle de quelques fleurs, faire des galipettes dans l’herbe, aller à la recherche de petits poussins pour les tenir bien au creux de la main, jouer à la balle en faisant en sorte de la laisser tomber dans l’eau, etc.
Puis pour échapper à un adulte, quelque peu éméché, qui cherchait à nous détourner de nos jeux d’enfants, nous nous sommes réfugiés à l’intérieur d’un temple, non sans avoir, au préalable, salué Bouddha par quelques prières. A partir de ce moment là, il n’y en a eu que pour Guillaume… et son appareil photo! Il aura photographié le temple sous toutes les coutures! Tandis que Guillaume aura introduit dans l’un d’entre eux la graine du photographe. A peine l’appareil photo en main, il aura compris à quoi servait tous les boutons. Et pour coller à la tradition thaïlandaise, il nous aura fait pauser avec beaucoup d’imagination!
Nous avons été à nouveau chassé par un autre adulte, cette fois-ci la gardienne du temple qui n’appréciait guère la transformation du lieu de culte en studio de photographie. Nous avons atterri dans une salle de gym en plein air, que l’on trouve très fréquemment dans les lieux publics en Thaïlande. Après avoir fait quelques exercices sur les machines, nous avions besoin de nous rafraichir. Une pause bien arrosée de boisson pétillante plus tard, et c’était déjà l’heure de la séparation. Le charme était rompu et notre vie d’adulte nous appelait à nouveau.
One comment
Quelle belle rencontre !
ce sont ces moments là qui font toute la richesse d’un voyage 😉