Les bonzes ne vivent pas reclus

Contrairement à ce que l’on pensait au départ, les moines bouddhistes ne vivent pas reclus et entretiennent de nombreux liens avec la population.
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Rituel des aumones

Les bonzes vivent parmi la population

Même s’il existe des temples bouddhistes en Malaisie, ce n’est vraiment qu’en Thaïlande que nous nous sommes rendus compte combien les bonzes, les moines bouddhistes, étaient en contact permanent avec la population. Il faut dire qu’ils ne passent pas inaperçus, avec leur crâne rasé et leur bure orange fluo, qu’ils portent en dénudant leur épaule droite.

Nous les pensions reclus, comme nos soeurs dans les couvents, mais voilà que nous les croisons quotidiennement, en déplacement dans les transports en commun où ils ont parfois leur siège réservé (comme dans le métro), en promenade dans la rue ou encore en visite dans des lieux chargés d’histoire du pays, comme le pont de la rivière Kwai. Nous les croyions au-dessus du consumérisme, mais ils sont comme tout le monde à jouer avec les touches de leur smartphone ou à déambuler dans les centres commerciaux à la recherche de l’ordinateur à 5 pattes.

Les moines doivent faire appel à la population pour se nourrir

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Prière après don

Nous ne savions pas qu’ils étaient autant respectés de leurs concitoyens qui baissent le regard ou “se signent” à leur passage (c’est-à-dire joignent les deux mains dans un geste de prière). De plus, les moines doivent leur survie à la générosité des habitants qui, tous les jours de l’année, leur font des dons de nourriture. Dans l’objectif de reproduire les gestes de Bouddha lorsqu’il parcourait l’Asie pour diffuser son enseignement, les moines doivent faire appel à la population pour se nourrir. Il s’agit de la cérémonie des aumônes. Au lever du soleil, vers 6 heures du matin, les moines, seul ou en groupe, marchent à travers les rues adjacentes du temple pour recevoir leur pitance. S’ils sont en groupe, ils marcheront en enfilade, le plus âgé en tête et donc le premier à recevoir les aumônes. Ils vaquent pieds nus, munis de leur seul bol à offrandes. Nous avons observé le rituel alors que nous nous promenions sur un marché. C’est au bouddhiste d’offrir la nourriture et non au bonze de tendre le bol. En contrepartie, les moines murmureront une prière que le croyant écoutera à genou, déchaussé pour l’occasion et dans une position d’adoration. L’instant, même éphémère nous a semblé d’une forte intensité religieuse, le tout sans perturber aucunement l’animation du marché.

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Bonzes en visite

Les meilleurs moments pour visiter un temple sont soit tôt le matin (entre 7 et 8 heures) ou tard le soir (après 18 heures)

C’est évidemment au sein des temples que vous rencontrerez le plus de moines, car ils en sont les fervents gardiens. Il nous a semblé que les meilleurs moments pour visiter un temple sont soit tôt le matin (entre 7 et 8 heures) ou tard le soir (après 18 heures). Le matin, tout le monde est occupé à l’entretien du temple et il est donc possible de se projeter dans la vie de la communauté, en dehors de ses aspects religieux. Le son des prières est alors remplacé par le bruit du balais qui racle le moindre recoin du temple, intérieur comme extérieur. On donne à manger aux chiens errants qui ont élu domicile au sein du temple, on arrose les plantes et on prépare les offrandes aux bouddhas. Puis, il y a le soir où nous avons eu la chance d’assister à une prière collective qui ne nous a pas laissé indifférent. Comme nous aurions donné cher pour comprendre les paroles de leurs chants en même temps qu’ils nous apaisaient l’esprit. Les prières sont à peine murmurées, juste susurrées, selon une tonalité monocorde. Mais c’est l’union des prières de la vingtaine de bonzes présents qui les a rendu si percutantes et à la fois relaxantes.

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Jeune novice de 10 ans

Les moines ne sont pas les seuls à vivre dans le temple, présents à leur côté, il y a aussi les enfants novices, âgés de 10 ans et plus. il faut avouer qu’aux premiers abords, ils nous ont fait penser aux talibés sénégalais. Il s’agit des enfants des écoles coraniques qui passent leur journée à mendier dans la rue, pieds nus et en haillons, pour le compte de leur marabout. Les novices, eux, vaquent aussi pieds-nus et ont parfois l’air d’être livrés à eux-mêmes. Mais, ils passent en fait leur journée à l’étude à absorber les enseignements de Bouddha afin de se préparer à leur ordination, qui ne pourra intervenir qu’à l’âge de 20 ans. Mais ils pourront aussi choisir de voler de leurs propres ailes hors du temple. Les enfants novices sont souvent issus de familles pauvres et entrer au temple est pour eux l’opportunité d’accéder à la connaissance. Quant aux temples, ils gagnent une source intarissable de vocation.

En dehors des enfants novices, n’importe quel thaïlandais peut faire un séjour de quelques mois ou années dans une communauté religieuse, c’est même fortement recommandé socialement. Même le roi n’y coupe pas, c’est pourquoi il n’est pas rare de le voir en photo le crane rasé et en habit de bonze. Et enfin, même le voyou de Bangkok sera accueilli sans préjugé. On comprend mieux notre étonnement à voir des bonzes avec des tatouages sur tout le corps, la clope au bec à la manière d’un gangster!

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Prière du soir

Les temples servent encore de lieu de culte avant d’être un patrimoine architectural historique

Il est aussi intéressant de se promener dans un temples car ils ne sont jamais vides et servent encore de lieu de culte avant d’être un patrimoine architectural historique. Tous les jours y défilent des croyants qui viennent prier et se prosterner devant les statues de Bouddha. En dehors de Bangkok, ils sont aussi des lieux de vie. Les jeunes s’y regroupent pour bavarder, les enfants pour jouer, les sportifs pour s’entrainer, etc. La circulation motorisée n’est pas non plus absente car on se sert de l’enceinte du temple comme d’un raccourci! Sans oublier les boutiques de souvenirs si le temple est touristique ou les vendeurs ambulants de boissons. Le temple est en fait composé de plusieurs édifices, les lieux de prières où sont placées les statues du bouddha, les dortoirs et logements des bonzes et les lieux d’enseignement et de méditation. Et, entre tous ces bâtiments, on trouve de grands espaces verts qui sont investis par les habitants.

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Bonze au tatouage

Des temples, vous en croiserez partout où vos pas vous conduiront en Thaïlande, dans les centres urbains comme dans les endroits reculés. Il y aurait plus de 30 000 temples dans tout le pays (et 450 000 moines et novices!). Et le chiffre n’est pas prêt de se stabiliser si l’on se fie à tous les temples en construction que l’on a pu observer à droite et à gauche. Il faut dire que 95% des 60 millions de thaïlandais sont bouddhistes. Le bouddhisme est aussi religion officielle d’Etat et le Roi a un rôle dans l’organisation religieuse du pays (même s’il nous reste obscure). Le pays a enfin adopté le calendrier bouddhiste. L’année 0 étant celle suivant la mort de Bouddha, en 543 avant JC. En Thaïlande, nous ne sommes donc pas en 2011 mais en 2554, un voyage dans le futur!

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2 comments
  1. leur chat est gros ! j’ignorais que même chez le Bouddhistes les marchands du temple sevissaient.
    Quoique il parait que les bons comptes font les bonzes amis.
    Votre déscription du respect des bonzes dans la rue rappelle celui dont jouissait les curés dans les campagnes il y a presque….un siécle
    En tout cas merci ,j’aurais appris à orthographier le nom de Bouddha,je pensais naïvement que le redoublement du”d” etait une faute de frappe.

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