L’Asie du Sud-Est: une parenthèse humide et étouffante

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riziculture

Nos deux mois et demi en Asie du Sud-Est nous auront donné d’impression d’une parenthèse dans notre voyage au long cours.

Sur le plan du bénévolat tout d’abord. Les résultats sont bien en-dessous de nos attentes. On peut même parler d’un échec cuisant. D’absence de réponse à des refus polis, aucune de nos sollicitations n’aura abouti. D’une part, il faut avouer que les associations locales sont rares, démontrant que la société civile n’a pas beaucoup de liberté d’action face à un Etat superpuissant. A l’inverse, les ONG internationales sont très nombreuses, mais elles n’ont que faire de voyageurs qui ne cherchent pas un “vrai” travail. Et on ne peut pas les blâmer d’être professionnelle! D’autre part, les seules opportunités à saisir relevaient du “charity business”, soit payer pour être bénévole. Or, nous ne sommes pas encore prêt à franchir le pas et persistons dans notre recherche d’expériences humaines désintéressées financièrement.

Nous ne nous sommes pas avoués vaincus pour autant. Cette pause associative aura été l’occasion d’élargir notre horizon du “voyage alternatif” en découvrant le réseau Helpx que nous avons testé auprès de planteurs d’arbres à latex à Ko Lanta.

encens dans les temples

Côté nomadisme, notre bougeotte aura été largement réfrénée par les graves inondations qui ont touché tout le Nord de la Thaïlande ainsi que les territoires longeant le Mekong au Laos et au Cambodge. Alors que notre itinéraire prévisionnel nous semblait intenable dans les délais impartis (Singapour, Malaisie, Thaïlande, Laos et Cambodge en deux mois et demi), finalement nous aurons eu le luxe de (parfois) nous ennuyer! Après quelques hésitations, qui nous aurons fait rester 10 jours à Bangkok (un exploit pour bon nombre de voyageurs), nous nous sommes engouffrés dans un faille spatio-temporelle sur l’axe reliant Bangkok à Sangkhlaburi, à l’extrême ouest du Royaume. Bilan du parcours: 400 km en 1 mois!

Ce que nous retiendrons de l’Asie du Sud-Est, c’est d’abord son climat. Entre les journées à regarder la pluie tomber et celles à végéter dans un coin à l’ombre, à cause d’une chaleur étouffante, cela revient à choisir entre la peste et le choléra! Heureusement, les quelques heures fraiches du matin (mais il aura fallu apprendre à se lever tôt!) et celles du soir, nous auront permis d’apprécier en toute lucidité la richesse des étals des marchés matinaux où notre curiosité à gouter à tout, nous aura réservé bien des surprises…Sans oublier l’animation des marchés de nuit ou des diverses fêtes votives.

Au marché

Ce n’est pas pour une initiation à la méditation que nous aurons passé des heures et des heures dans les multiples temples bouddhistes que comptent la Thaïlande, mais pour nous imprégner de l’ambiance religieuse. Ce lieu de culte, en plus d’être un lieu pieu, est surtout un lieu de vie! Du va-et-vient des scooters qui en ont fait leur raccourci, des jeux des enfants, du rassemblement des adolescents, de l’entrainement des joueurs de Takraw, on se demandait parfois si l’on ne s’était pas égaré par mégarde sur la place du village! Heureusement, la présence des dévots nous rappelait qu’on ne s’était pas trompé. Et tout en priant en silence, ils nous enchantaient les narines avec l’odeur de l’encens qu’ils faisaient bruler. Et puis, il y a évidemment les bonzes, qui passent leur journée entre chant et entretien des temples. Aux heures d’ouvertures des temples, on a quand même eu l’impression que le bruit du balais qui racle le sol était plus courant que celui des prières! Et enfin, terminons par l’Eveillé, le Bouddha, ni homme ni dieu, on trouve des statues le représentant dans tous les temples du royaume: allongé, debout, assis, en émeraude, en bois, recouvert d’or, en marbre, etc.

Puis pour terminer, un méli-mélo de pleins de petites choses qui nous ont étonné en Thaïlande, le pays où nous sommes restés le plus longtemps.

Du bon temps dans les cascades

Côté couleur locale, c’est le vert qui prédomine dans les paysages: forets tropicales, forets de bambou, manguiers, papayers, sucre de canne. Sans oublier, les champs de riz où nous avons découvert que cette céréale avait comme une odeur de riz au lait, peut-être est-ce de grandir les pieds dans l’eau… Et c’est toujours un instant magique que de voir onduler les plants de riz sous les caresses du vent. Pour un peu, on les croirait en train de se livrer à des jeux amoureux.

En parlant d’amour, c’est incroyable comme les couples mixtes sont monnaie courante en Thaïlande! Bizarrement, c’est souvent la combinaison homme occidental – femme thaïlandaise qui fonctionne le plus… voir homme de 50 ans avec jeune femme de 20 ans… Quoiqu’il en soit c’est surement positif pour la paix dans le monde!

Autre curiosité sociale, le nombre de transsexuels masculins. La tolérance de la société leur permet d’afficher librement leur choix genré.

Le Roi, sa vie, son oeuvre

Une petite pensée pour le Roi de Thaïlande qui nous aura accompagné, malgré nous, dans tout notre périple, son portrait trônant à chaque entrée de ville ou de bâtiments administratifs. Affublé de son chapeau de cow-boy ou de son appareil-photo, il n’en demeure pas moi qu’il vieillit et que le prince-héritier ne plait pas. Que se passera-t-il après sa mort? En attendant, “longue vie au Roi”!

Autre leitmotiv: l’eau! Même si nous avons échappé aux inondations de Bangkok, nous n’étions jamais éloigné d’une source d’eau (rivière, barrage, lac).

Alors que Guillaume s’était fait plein d’amis parmi les chiens errants d’Amérique du Sud, il a vite déchanté en arrivant en Thaïlande: le matou est en tête! Grassouillet, il se pavane fièrement dans les rues, qui ne sont plus le terrain de jeu des canidés… Se sachant adulé, il miaule si on le regarde de trop près et n’éprouvera aucune crainte à venir se frotter contre vos jambes quand l’envie lui prend.

Et finissons par le whisky qui est la boisson préférée des thaïlandais fortunés. A consommer avec beaucoup de glaçons en dégustant de fins mets thaïlandais assis en tailleur au bord d’une rivière ou de cascades!