Tout a déjà été dit sur les constructions Incas, mais nous ne pouvons nous empêcher d’exprimer avec nos propres mots ce que nous avons ressenti lorsque nous avons visité la vallée sacrée des incas. Les constructions incas nous ont parus à la fois:
Ingénieuses: Les belles demeures coloniales du centre historique de Cusco ont pour fondation des murs formés de pierres parfaitement encastrées les unes sur les autres, sans qu’aucune matière liante n’ait été ajoutée. Quelle technique était utilisée pour polir aussi bien ces blocs de pierre? Comment les incas se débrouillaient-ils pour que chaque pierre colle aussi parfaitement à la géométrie de ses voisines? On dit qu’ils travaillaient à partir de maquettes, que les pierres étaient encastrées comme des puzzles et qu’elles étaient polies pendant de nombreux mois.
Imposantes: Des blocs de pierres de plus de 9 mètres, pesant plus de 350 tonnes voilà ce qui vous attend à visiter Sacsayhuaman, une forteresse inca située à 2 kilomètres du centre de Cusco!
Mystérieuses: Comment une civilisation que ne connaissait ni l’acier, ni la roue a pu réussir à construire des œuvres architecturales aussi magistrales? N’est-ce pas la preuve du passage des extra-terrestres? Devant le peu de connaissance sur les civilisations pré-colombiennes ou plus largement du peuplement humain du continent américain (à quand remonte-t-il? d’où sont arrivés les premiers hommes?), d’aucuns ont tendance à trouver des explications surnaturelles aux vestiges sud-américains (comme les constructions incas, les lignes de Nazca, etc.).
Solides: La vile de Cusco est construite sur une zone à risque sismique. La ville a d’ailleurs été de nombreuses fois dévastée par des tremblements de terre (1534, 1650, 1950, etc.). Il s’avère que ce sont les constructions incas qui tiennent le mieux, à la différence de la ville coloniale. On dit que les incas avaient des techniques de construction résistants aux pires tremblements de terre : fenêtres et portes trapézoïdales, murs inclinés et en zigzag, etc.
Merveilleuses : On ne peut que ressentir une bouffée d’émerveillement à découvrir la cité inca du Machu Picchu perdue au milieu de la jungle péruvienne. La cité est construite sur une montagne qui a été façonnée par l’homme, au milieu d’une chaine de montagnes à pics où règne une végétation exubérante.
Vertigineuses: Les cités incas étaient construites à flanc de montagnes, dans une ingénieuse harmonie avec la morphologie de la montagne, qui donne l’impression que les constructions ne faisaient qu’une avec la montagne. On ne sait si c’est le fruit de l’érosion, ou si les Incas étaient indifférents au vertige, mais visiter des sites comme le Machu Picchu ou Pisac donne parfois sacrément le vertige, notamment en empruntant les escaliers incas qui conduisent d’un point à l’autre d’un site.
Nous n’avons pu nous rendre sur la célèbre montagne du Wayna Picchu, qui surplombe les ruines du Machu Picchu. Elle est réservée au 400 premiers chanceux qui auront eu le courage de commencer à faire la queue à 3h30 pour prendre le bus de 5h30. Mais ce fut sans regret car rien que d’apercevoir au loin le sentier qui longe la falaise de la montagne donnait des hauts le coeur à Claire et Pascal (le père de Claire venu nous visiter au Pérou)! L’ascension de la montagne du Machu Picchu nous a donné notre compte en terme de frayeur vertigineuse… Sans parler du fameux pont à bascule inca, un des accès à la cité, dont le sentier a été fort heureusement aménagé par un petit mur de pierre ou tout simplement fermé à son final, suite à la chute mortelle d’une touriste
Et ainsi de suite, nous pourrions allonger la liste de tous les synonymes de la langue français et trouver une illustration à chacun!
N’importe qui se promenant dans ces vestiges d’un temps à jamais révolu ne peut s’empêcher de se demander ce que serait devenu le sous-continent américain du Sud sans l’arrivée des espagnols. Comment ces civilisations se seraient-elles développées? Est-ce que le sort des amérindiens seraient plus heureux qu’actuellement? Combiens de langues seraient encore parlées? Quels dieux seraient encore adulés?
Malheureusement, nous savons très peu de choses sur les civilisations pré-colombiennes dues, entre autres, à l’absence d’écriture (sauf pour les Mayas au Mexique), au pillage et destruction systématique par les espagnols des palais, temples et tout objet pouvant donner quelques indications sur la vie quotidienne et l’organisation sociale de ses sociétés, à la conservation impossible de certains vestiges archéologiques dans les régions tropicales du sous-continent, etc.
Quelques témoignages existent bien, sur les dernières civilisations amérindiennes qui ont été en contact avec les espagnols (comme les incas, les aztèques, les mayas, entre autres), mais ils sont le fait de conquistadors et/ou d’explorateurs qui ne rapportent qu’un point de vue d’européens, qu’une interprétation des us et coutumes, valeurs et cosmovisions de peuples, qui n’ont pas eu le temps de pouvoir les transmettre aux conquérants espagnols par eux-mêmes. Il y a certes quelques récits de métisse, comme le célèbre Inca Garcilaso de la Vega et “ses commentaires royaux des incas” mais ils sont teintés d’une certaine vision idéalisée de leurs racines perdues,d’un âge d’or à jamais éteint.
Il est enfin surprenant de se dire qu’en 500 ans toutes ces œuvres architecturales ont été autant détériorées pour finir à l’état de ruines. On dit que les sites incas les plus impressionnants (comme le Machu Picchu) ont été construits pendant la période d’apogée de la civilisation inca, quand elle rayonnait sur une bonne partie de l’Amérique du Sud sous la forme d’un empire (entre 1 432 et 1 532). Plus ou moins à la même période en France, on construisait des châteaux forts comme Fontainebleau, Blois ou Chambord, qui heureusement pour nos historiens n’ont pas subi le même sort que les cités incas.
2 comments
j’ai la même photo que Claire….devant le bloc de pierre.Je confirme, c’est bluffant et cela fait poser des questions…