La découverte de l’Amérique du Sud

Révisons nos connaissances sur la découverte de l’Amérique du Sud. Article écrit pour la 5èmeC de Chatelaillon.
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Partageons avec Colomb cette arrivée en bateau

La découverte d’un nouveau monde “par hasard”

Notre séjour en Argentine est l’occasion de réviser nos connaissances apprises à l’école sur la découverte de l’Amérique du Sud. Il se trouve que ce thème est aussi au programme des 5ème, nous écrivons donc cet article pour la 5ème C de Chatelaillon-Plage (département de la Charente-Maritime).

Qui n’a pas en tête cette année, 1492, qui représente la découverte du “Nouveau Monde” par Christophe Colomb qui débarqua à bord de plusieurs caravelles sur l’île de Guanahani (l’actuel San Salvador, dans les Caraïbes). Évidemment, ce “Nouveau Monde” ne l’était que pour les européens, puisque la présence humaine sur ce continent remontait à des milliers d’années!

Ce Génois conduisait alors une expédition bien originale: trouver une nouvelle route maritime devant relier l’Europe et l’Orient en passant par l’Ouest. Ce projet s’inscrivait alors dans la compétition européenne du commerce fort lucratif des épices en provenance du lointain Orient (poivre, clou de girofle, noix de muscade, etc.). A l’époque médiévale, les européens ne connaissaient que les territoires qui entouraient la Mer Méditerranée, la Mer Noire, l’Inde, la Chine et le Japon.

Son expédition était alors financée par la couronne espagnole, seule puissance européenne ayant accepté de soutenir ce projet un peu fou. Qui sait, si l’un des royaumes italiens avait en premier lieu accédé à la demande de Colomb, on parlerait italien en Amérique du Sud!

Les civilisations pré-colombiennes dénommées “indiens” par défaut

C’est ainsi que Colomb, croyant avoir atteint l’Asie baptisa les premiers habitants avec lesquels il entra en contact “les indiens” (du nom des habitants de l’Inde). Aujourd’hui encore on continue à les identifier ainsi, alors qu’on sait très bien que les Amériques ne sont pas l’Asie! Souvent, pour les différencier des indiens d’Inde, on parle d’amérindiens pour désigner les indiens d’Amérique.

En Argentine, ils sont aussi appelés “los nativos” (les natifs) ou encore “los pueblos originiarios” (les peuples premiers) ou “los aborigenes” (les aborigènes). En effet, aussi étrange que cela puisse paraitre après plus de 500 ans de colonisation européenne, il n’y a pas eu partout de métissage entre les européens et les amérindiens. En Argentine, il y a donc une différence physique assez marquée entre les descendants d’européens (que l’on appelle les créoles), et les amérindiens.

Enfin, on parle aussi de civilisations pré-colombiennes pour désigner les sociétés qui existaient avant l’arrivée de Colomb, les plus connues sont les incas, les aztèques et les mayas, mais il y avait en réalité des centaines de sociétés amérindiennes, réparties sur tout le continent!

La découverte de ce nouveau continent par Colomb marque un point de non-retour pour ces civilisations. C’est le début de la colonisation européenne qui ne s’est évidemment pas faite sans heurts avec les amérindiens. Elle se traduit par un combat acharné pour la propriété de la terre et des richesses de son sol (or, argent, cuivre, etc.), problématique toujours contemporaine dans le continent où certains peuples amérindiens revendiquent aujourd’hui leur droit de récupérer leurs terres ancestrales conquises par les européens.

Le résultat de cette conquête pour ces peuples “pré-colombiens” n’est pas joyeux : de nombreux indiens furent décimés ou rendus en l’état d’esclave, si bien que de nombreuses organisations amérindiennes parlent aujourd’hui de “génocide” pour désigner la période de conquête de l’Amérique du Sud par les espagnols.

L’appât du gain, comme moteur de la colonisation européenne du “Nouveau Monde”

Il ne s’agissait pas de partager pour ces “conquistadors” européens avides de gains! Même si certains explorateurs étaient mués par une soif de découverte et une curiosité de la nouveauté, l’intérêt économique semble prédominer cette conquête. Ainsi, le fleuve qui se jette dans l’Océan au niveau de Buenos Aires, capitale de l’Argentine, a-t-il été baptisé “Rio de la Plata ‘” (fleuve de l’argent) car on s’attendait à y trouver une grande quantité d’argent. Ou encore, le nouveau territoire où débouche le fleuve fut-il appelé du nom latin désignant le précieux métal : argentum (argentine).

La rivalité européenne pour la conquête du Nouveau Monde existait surtout entre le Portugal et l’Espagne, deux pays à tradition maritime du fait de leur localisation géographique. Tant et si ben que le pape dut intervenir pour calmer les ardeurs de ce deux pays! Le traité de Tordesillas, signé en 1494, partage ainsi le Nouveau Monde entre l’Espagne et le Portugal.

L’Argentine, quant à elle, fut découverte en 1516 à partir du “Rio de la Plata” mais la colonie espagnole ne se stabilisa qu’à compter de 1592, une fois la résistance indienne matée.

Comment expliquer le succès des expéditions européennes?

Ce qui nous interpelle dans cette conquête des Amériques est comment quelques expéditions, de parfois seulement une centaine d’espagnols, purent mettre fin à des armées amérindiennes beaucoup plus nombreuses (exemple de la chute de l’Empire Inca au Pérou: 168 espagnols réussirent à affronter plus de 80 000 hommes)? Et pourquoi ce ne sont pas les amérindiens qui auraient découvert le Vieux Continent, qu’on aurait alors désigné “Nouveau Monde”?

Les facteurs de réussite immédiats de la conquête sont bien connus:

* la supériorité technologique des européens : fusil, matériels de guerre (armes en acier), navigation en hautes mer (caravelle, instruments de navigation comme la boussole)

* la domestication des chevaux : en plus d’être des animaux de trait, ils pouvaient se transformer en puissantes armes militaires. Or cet animal n’existait pas en Amérique et  le lama ne pouvait pas rivaliser contre lui !

* l’écriture, qui permit de diffuser plus facilement les informations entre explorateurs sur les populations à combattre, de cartographier les progrès des uns pouvant alors être améliorés par les autres.

* Et enfin, les germes européens qui n’existaient pas en Amérique et contre lesquels les amérindiens n’avaient donc pas pu développer de défense immunitaire. Ces virus tuèrent beaucoup plus d’indiens que les armes!

Mais les origines profondes ayant conduits à ces facteurs immédiats le sont moins. C’est ce que tente d’expliquer Jared Diamond dans son livre “De l’inégalité parmi les sociétés”. En résumé, c’est la disponibilité sur le continent européen de plus d’espèces sauvages (animales et végétales) soumises à la domestication des hommes qui a conduit plus facilement au développement de l’agriculture et donc de sociétés organisées politiquement et militairement. Il ne faut donc pas croire à une supériorité de l’homme blanc!

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