A travers l’Histoire, le charbon a toujours tenu une place importante dans les foyers, jusqu’au point de devenir un élément-clé de la vie quotidienne. Aujourd’hui encore, il est utilisé pour la cuisine, le thé ou encore le repassage, il est la pierre angulaire du foyer de nombreuses communautés rurales. Mais, produit par la combustion sous-vide de bois, il est l’une des causes de la déforestation. Puisqu’Océanium engage beaucoup d’efforts dans la reforestation de la mangrove, il est naturel de chercher une alternative au charbon de bois.
Depuis quelques années déjà, la piste des bio-charbons ou charbon vert est envisagée comme une solution valable. En faisant appel à des résidus ou déchets végétaux (paille, riz, coque d’arachide etc…), la pression exercée sur la forêt se fait moindre. Ainsi la paille, omniprésente dans le paysage du Siné-Saloum, pourrait être l’un de ses matériaux. De plus, elle est utilisée comme toiture et palissade, ce qui représente une nouvelle source d’approvisionnement à chaque renouvèlement. L’enjeu est donc de fournir à la population un procédé facilement reproductible tout en diminuant la charge sur la mangrove par l’utilisation d’un matériau abondant.
Nous avons donc rencontré Mariama, Madame Ba, Stéphan et Mathieu dans leur atelier à ciel ouvert à Dassilamé Serere, à quelques kilomètres de Toubacouta.
Le principe de la production de charbon consiste à priver le combustible d’oxygène, afin de stopper la combustion avant d’obtenir des cendres. Dans le cas de la paille, celle-ci dégage beaucoup de fumée qui asphyxie la combustion. C’est l’une des principales difficultés de la mise en place du charbon de paille comparé à la production de charbon de bois. Si l’on ajoute une cheminée pour évacuer le surplus de fumée, alors l’apport d’oxygène est trop important et la combustion trop rapide. C’est la raison pour laquelle, la paille est ajoutée successivement: afin de priver les couches inférieures d’oxygène.
Une fois le charbon de paille obtenu, celui-ci n’est pas encore exploitable en l’état. Pour cela, il faut y ajouter un liant qui assurera la cohésion du produit tout en permettant de lui donner une forme (briquette ou boule). Le liant est un mélange d’argile et de gomme arabique, qu’on trouve dans la campagne autour de Dassilamé. Le tout est ajouté à de l’eau puis à la paille carbonisée et malaxé jusqu’à obtention d’une pâte homogène. Celle-ci est ensuite pressée afin d’évacuer l’excédent d’eau et de lui donner sa forme finale. Après séchage au soleil (2 jours), le charbon est prêt à être utilisé.
A la différence d’autres initiatives, notamment au Sénégal (par exemple: Pro Natura à Saint Louis), cette démarche s’inscrit dans une logique de transfert de connaissance et d’appropriation de la technique. C’est pourquoi tous les éléments rentrant dans la recette (paille, argile, et gomme arabique) se trouvent dans la nature environnant les villages et que le procédé doit être facilement reproductible sans demander de trop lourds investissements.
A terme, la volonté d’Océanium est d’organiser des tournées dans les communautés locales afin de former les femmes à cette technique.
8 comments
Je trouve cet article très intéressant et très bien documenté. Vraiment bravo!
Bravo les amis
Article vraiment intéressant…Moi qui travaille en ce moment en partie sur les problématiques de déforestation, cet article est très instructif
Bises
cet article est vraiment intéressant me dis que c’est un bon projet
alors est ce possible d’avoir plus de détaille sur ça s’il vous plaît?
@balde mariama – Pas de problème, quelles informations désirez-vous?
Claire et Guillaume Articles récents..Un petit bout de Guyane à Paris
bonjour , j habite le bresil et suis tres interesse par ce procede , auriez vous des details sur les fours , les recettes et methodes de fabrication? d avance , merci
Bonjour,
Pour avoir plus de détails, on vous conseille de vous rapprocher directement de l’association Océanium ou de Nebeday au Sénégal. A+
En fait, j’ai trouvé cette page :http://www.nebeday.org/p/charbon-de-paille.html
A+