Le but est donc de permettre à des femmes de développer leurs activités (vente de légumes sur les marchés, maraichage, petit commerce…) grâce à l’apport d’un micro-crédit tout en les accompagnant par des formations et en les sensibilisant aux questions environnementales.
Sensibiliser et former les femmes-entrepreneures grâce au micro-crédit
A Tambacounda, Sénégal Oriental, Océanium a démarré le programme en Janvier 2009 et s’adresse aujourd’hui à plus de mille femmes. Le premier prêt est de 35 000FCFA (53Eur) par femme, remboursable hebdomadairement sur six mois. Pour avoir accès au prêt, les femmes doivent être rassemblées en groupement de 10 à 30 membres. Avant chaque signature de prêt, le groupement est audité afin de sonder son sérieux, et sa motivation et chaque femme membre passe un entretien. Le groupement est accompagné par des formations (alphabétisation, gestion du crédit, valorisation des produits locaux) pour le volet “renforcement de la capacité des femmes”, ainsi que par des campagnes de sensibilisation à la protection de l’environnement (ciné-débat, refus des sacs plastiques, lutte contre la déforestation, etc…). De plus, trois plants d’arbres sont offerts à chaque femme au moment de l’octroi de chaque prêt.
A l’issu du premier cycle de six mois, le groupement peut alors accéder à un nouveau prêt de 50 000FCFA (76Eur) par femme. Puis, tous les six mois, si les remboursements ont bien été effectués et si les femmes le désirent, un nouveau prêt peut être accordé, augmenté de 25 000FCFA (38Eur) par femme, dans la limite de 150 000CFA (229Eur). Au delà de ce montant, Aliniha considère que les femmes peuvent intégrer le système bancaire classique.
Le cinéma-débat, un bon outil de dialogue avec les populations
Nous nous sommes donc rendus au marché pour rencontrer plusieurs groupements de femmes et recueillir leurs impressions quant à leurs expériences avec Aliniha. Elles nous ont expliqué les différences entre un prêt classique et un prêt proposé par Aliniha: les formations, la souplesse dans le recouvrement, le don de trois plants d’arbres. Elles ne regrettent aucunement leur intégration à ce programme. Evidemment, quelques récriminations n’ont pas manqué d’être glissées à l’animatrice qui nous accompagnait dans cette rencontre: le fort taux d’intérêt, ainsi que le remboursement hebdomadaire pour le prêt de 75 000 FCFA (114 Eur).
Nous avons aussi eu la chance d’assister à une séance de sensibilisation à l’écologie autour d’un cinéma-débat. Le jour même, une des animatrices part dans le village ciblé – ce jour là, Koussanar à 45Km de Tambacounda – pour parler aux femmes et faire la promotion de la soirée. A la nuit tombée, le matériel, acheminé par triporteur, lance la soirée par quelques clips de musique sénégalaise, histoire d’attirer encore plus de chalands. Vient ensuite un moyen-métrage sur Aliniha, complété par des présentations powerpoint sur la déforestation et les dangers des sacs plastiques. Les animateurs cherchent avant tout à créer un dialogue et amener les personnes à trouver par elles-mêmes les solutions. L’échange se fait dans les deux sens et n’est pas seulement le fait des animateurs.