D’origine amérindienne qui signifie « Grande Case », le carbet est une institution des week-ends et fins de semaine en Guyane, un véritable art de vivre. Il s’agit dans leur forme la plus simple de quatre piliers sur lesquels reposent un toit et qui donc fait office de maison secondaire. Au bord de l’eau et en forêt, le carbet est le moyen d’évasion de la ville pour passer un week-end nature entre copains ou en famille autour de grillades, farniente, sans doute d’un peu de rhum et de sports aquatiques. Même si dans un précédent article nous tentions de dédramatiser la situation quant aux différentes bestioles venimeuses qui piquent, il ne fait pas bon de dormir à même le sol et c’est sans doute pourquoi le camping n’est pas très développé en Guyane. Et toutes les jolies tentes en vente sur campz.fr seraient ici un luxe. En Guyane, il vaut mieux privilégier le hamac qu’on accroche entre deux piliers du carbet et sur lequel on tend sa moustiquaire. Voilà la recette guyanaise pour une nuit à la belle étoile bercé par les sons de la jungle. A priori d’un point de vue pratique, il est plutôt facile d’avoir un terrain pour construire son carbet, le plus dur étant sans doute d’y accéder. L’ONF gère les terres (qui ne sont pas dans le parc amazonien) et peut donc louer un morceau de terrain pour un loyer modéré et un bail d’un an reconductible. En échange de ce tarif avantageux, le locataire s’engage à entretenir le terrain. Sinon le plus simple reste soit de se faire inviter par l’heureux possesseur d’un carbet, soit de profiter des différents carbets publics que l’on trouve sur certains sentiers de randonnées. Sinon, le carbet est un mode de logement touristique développé et puisqu’il y a peu d’auberges de jeunesse en Guyane, c’est le moyen à privilégier pour les routards. Il faut compter 10 euros pour avoir le droit d’accrocher son hamac pour la nuit.
Traditionnellement, le carbet est/était le lieu d’habitation des amérindiens qui tend à disparaître au « profit » d’un habitat plus occidental. Chaque « maison » amérindienne était composé d’un carbet « chambre » privé et à part, d’un carbet « cuisine » public. Il peut aussi s’agir d’un carbet sur pilotis et dans ce cas, la cuisine se trouve en bas et la chambre en haut pour profiter d’une meilleure ventilation. Au centre du village, un grand carbet fait office de lieu de vie collectif. Chaque tribu possède son savoir-faire pour construire un carbet et utilisent des matériaux différents (même si au final ils ont les mêmes caractéristiques mécaniques) qui dépendent du milieu dans lequel évolue la communauté. Le toit, en feuille de palmier, peu pentu et les débords de toiture importants assurent une bonne protection aux intempéries. En tout cas, c’était un mode d’habitat parfaitement adapté à un mode de vie semi-nomade et la modification de la manière de se loger chez les amérindiens n’est pas sans conséquence sur la structure même de la communauté et la vie sociale du groupe. Mais c’est un autre sujet qui mérite un article à part entière et l’on est bien loin de ces préoccupations lorsqu’on est dans son hamac.
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