Rencontre à la croisée des chemins: les agriculteurs de Maras

Partagez un verre de l’amitié avec des agriculteurs de Maras sur le chemin des ruines de Moray!
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Salineras de Maras
Salineras de Maras

Sous un soleil de plomb, nous nous apprêtions à entamer une marche de plusieurs heures, en pleine cagne, pour rejoindre Maras depuis ses puits salants et ce dans le but de visiter les célèbres cultures en terrasse de Moray.

C’est grâce à l’indication de quelques chauffeurs de taxi, qui ne pouvaient malheureusement pas nous conduire au village, que nous avons trouvé le sentier. Par chance, deux agriculteurs et leur âne allaient justement dans la même direction, voilà qui nous assurait de ne pas nous perdre! Ils nous ont d’ailleurs gentiment proposé de faire le chemin ensemble.

C’est surtout le jeune homme qui est curieux de nous parler, mais c’est parce que son compagnon de route, plus âgé, parle plus le quecha que l’espagnol. Normalement, ce jeune homme travaille dans une mine d’or de Puerto Maldonado, aux portes de l’Amazonie. Il y vit avec sa femme et ses trois enfants. Son contrat s’étant terminé pour ne reprendre que dans un mois, ils en profitent pour visiter la famille.

Terrasses de Moray
Terrasses de Moray

Aujourd’hui, il accompagne donc son beau-père pour aller récolter le maïs dans leurs champs de Maras, bien qu’il habite Urubamba. Ce dernier, un brin traditionnel, tenait à faire le chemin à pieds avec son âne (environ deux heures pour des bons marcheurs), comme au bon vieux temps, tandis que femmes et enfants les rejoignent en voiture. Pascal et Claire sont vite dépassés par le rythme de ses marcheurs entrainés, seul Guillaume arrive à leur tenir tête!

Heureusement une pause bien méritée permet à tout le monde de se réunir à nouveau, autour, évidemment, d’un verre de chicha chaleureusement offert par “nos” péruviens! La chicha, proposée, est réputée 100% naturelle, sans salive humaine ajoutée (qui soi-disant aiderait à faire fermenter le maïs)! A la façon quelque peu dédaigneuse  dont deux autres voyageurs refusent ce verre de l’amitié, nous comprenons mieux leur joie à  partager ces quelques instants avec des européens. Nous offrons, pour notre part, le peu de nourriture que nous avions réussi à trouver dans les boutiques de souvenirs des Salineras: bananes et maïs grillés…

Pleins de questions fusent alors de la part des péruviens à notre encontre, orientées évidemment vers leur coeur de métier : quels sont les fruits et légumes cultivés en France, les animaux domestiqués? Ils s’attristent sincèrement pour nous en apprenant qu’il n’y a ni orange, banane, papaye, chirimoya et autres fruits exotiques (pour nous) qui abondent dans les régions humides du Pérou. Pareil étonnement à apprendre que ni lamas ni alpacas ne paissent dans nos campagnes…

Vallée sacrée des Incas
Vallée sacrée des Incas

Puis le regard perdu dans son imaginaire de l’eldorado européen, le plus jeune des deux nous demande s’il est difficile d’obtenir des visas pour émigrer en France ou si le billet d’avion Lima-Paris est cher ou encore s’il est facile de trouver un emploi ou enfin de se loger. Nous ne voulons pas être de ceux qui cassent le rêve des autres, mais nous ne leur souhaitons pas pour autant de ressentir le déracinement, l’isolement et la peur, les lots quotidiens de ceux qui choisissent l’aventure de l’émigration sans papier.

Mais il est déjà temps de repartir. Encore une fois, nous sommes distancés, même l’âne est plus rapide que nous! Guillaume a le bon rythme mais au bout d’un moment, n’en pouvant plus, il prétexte de nous attendre pour voir si “tout va bien” et se laisse lui-même dépasser. “On vous rejoins” leur lance-t-il. C’était parler bien vite… “Nos” agriculteurs péruviens ont disparu dans la nature sans que nous ayons pu leur dire au-revoir!

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