Rencontre à la croisée des chemins: el Flaquito

Rencontre à la croisée des chemins avec le meilleur ami de l’homme.
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El Flaquito
El Flaquito

Au Chili plus qu’ailleurs jusqu’à présent, nous avons été accompagnés dans nos pérégrinations et flâneries par de nombreux compagnons à quatre pattes. Il est courant en Amérique du Sud de voir de nombreux chiens errants dans les rues mais, au Chili, il s’agit carrément de meutes. S’ils se montrent rarement agressifs envers l’homme, leur nombre peut mettre mal à l’aise. Ainsi l’image de carte postale de Valparaiso est sérieusement écornée. Car visiter la ville aux 42 collines revient, pour quelqu’un qui a peur des chiens, à sursauter à chaque coin de rue lorsqu’il y en a un qui aboie un peu trop violemment, à raser les murs quand une meute se prélasse au soleil.

Véritable problème de société, ils sont abandonnés par leur propriétaire qui ne peuvent (ou ne veulent?) plus s’en occuper, se reproduisent sans aucun contrôle et vivent du bon vouloir de la rue. Parfois, une âme charitable les prend en pitié et les nourrit. Sinon, ce sont les poubelles qui assurent ce rôle. Et leur montrer un peu d’affection, c’est s’assurer un compagnon de route, certes un peu craintif mais qui a le mérite d’écarter les autres chiens. On remarque qu’ils ont un peu plus d’affinité avec la gente féminine, sans doute parce qu’elle les nourrit.

Fin 2009, le gouvernement a proposé un projet de loi afin d’enrayer le problème mais devant le tôlé suscité par ces mesures radicales préconisés (légalisation de l’euthanasie des chiens de rue), il semble qu’à l’heure actuelle, ce soit le statu-quo qui prédomine.  3 millions de chiens et hantent les rues du pays dont 250 000 uniquement pour la capitale Santiago. En termes de politiques publiques, ce sont autant de problématiques d’hygiène et de santé, puisque les poubelles éventrées remettent en cause la salubrité et que l’animal est un important vecteur de maladie. L’autre facette du problème résulte dans le facteur d’insécurité qu’ils représentent, entre morsures et accidents de la circulation à cause de cette sale habitude de courir après les voitures. D’ailleurs, il est amusant de les voir actuellement participer de manière pro-active aux blocages et manifestations étudiantes qui secouent le pays.

Un autre chien de rue (de plage en l'occurrence)
Un autre chien de rue (de plage en l’occurrence)

El Flaquito, nous l’avons rencontré à Horcon et comme tout bon chien de rue qui se doit, il a commencé à s’approcher discrètement puis à nous suivre ouvertement. Il s’agit d’une sorte de lévrier blanc avec la peau sur les os (d’où son nom) et encore assez jeune. Arrivé devant notre porte, il fait mine d’entrer mais lui refusons l’accès. Il nous sort alors le grand jeu: les fameux yeux de chien battu. Inefficace mais le doute s’est en nous immiscé: peut-être habite-t-il lui aussi ici? Le propriétaire nous confirme donc que c’est bien un chien de rue mais que de temps en temps, elle lui donne à manger. Ainsi va la vie des chiens de rue au Chili.

Le phénomène des chiens errants est  d’autant plus incompréhensible que certains chiffres annoncent que 80% de ces canidés aurait un maitre! Si les chiliens ont conscience de cette plaie, ils ne semblent pas pour autant remettre en cause leur responsabilité ni leurs habitudes.

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