Tous les chemins mènent à Cusco

Un petit tour à Cusco à la découverte de l’histoire des Incas.
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La place des armes - Ex-nombril du monde

On croyait innocemment que le nombril du monde se trouvait à Pougne-Hérisson dans les Deux-Sèvres mais c’était sans compter sur Cusco, l’ancienne capitale des Incas. En Quechua, la langue parlée par les Incas et encore aujourd’hui par certains boliviens et péruviens, Cusco signifie littéralement “nombril du monde”. Un nom explicite qui reflète bien l’importance de cette ville dans l’empire inca. D’après la légende, Manco Capac, le premier inca, et sa soeur/femme Mama Ocllo seraient sortis de l’île du Soleil (Bolivie) sur le lac Titicaca pour s’installer  là. Plus prosaïquement, les Incas arrivèrent dans la vallée de Cusco au XIIème siècle et y vécurent (plus ou moins) tranquillement jusqu’en 1438, lorsque l’Inca Pachacutec fut pris de vision expansionniste et décida de sortir de sa vallée, histoire d’aller conquérir les petits voisins. Très rapidement (moins de 100 ans), les Incas bâtissent l’empire que les Espagnols et Francisco Pizarro rencontreront en 1532. C’est-à-dire un territoire qui s’étend du Sud de la Colombie jusqu’à Santiago du Chili, de part et d’autre de la cordillère des Andes. On considère souvent, de notre point de vue européen, la gouvernance inca comme une dictature militaire. N’hésitant pas à déporter les populations réticentes au changement, les Incas ont aussi beaucoup gouverné par compromis, s’alliant avec les pouvoirs locaux déjà en place ou consolidant des alliances grâce au mariage. La consolidation de leur influence sur cette très vaste zone géographique leur a permis de régner sur une mosaïque de peuples: aymara, qolla, diaguita, uros, atacameno etc… Certes, les Incas avaient un petit côté belliqueux mais ils ne venaient pas en terres conquises les mains vides, diffusant leurs savoirs aux peuples soumis: culture en terrasse, nouvelle technique d’irrigation etc… Ils avaient aussi cette capacité à absorber les connaissances et le savoir-faire des autres.

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Fondation inca

Le centre du Tahuantinsuyo (le nom de l’empire inca en Quechua) était donc Cusco. De la ville originelle, il ne reste rien grâce à l’action méticuleuse de nettoyage des conquistadors. En flânant, on peut encore apercevoir quelques fondations tant caractéristiques de la maçonnerie inca qui ont résisté au temps et à la Conquista. Le temple du Soleil ou Qoriqancha qui tenait une place importante dans la religion inca, n’a été redécouvert qu’en 1950. La destruction du couvent de Santo Domingo  suite au tremblement de terre a mis à jour les restes du temple. Les quelques chroniqueurs  qui avaient pu y pénétrer avant sa destruction le décrivaient couvert d’or, celui-ci étant associé au culte du soleil. L’or fut fondu, peut-être pour orner les magnifiques autels qui trônent maintenant dans les nombreuses églises de la ville. Les Incas étaient polythéistes, Inti le soleil tenant la place la plus importante du panthéon accompagné de Viracocha (le Dieu créateur), Killa (la lune), Pachamama (la terre-mère), Mamacocha (l’eau). les montagnes faisaient aussi office de sanctuaire et étaient notamment le lieu privilégié pour les sacrifices. Mais l’Inca, le chef suprême avait aussi un statut divin et ne serait-ce que être regardé par lui était déjà une bénédiction en soi. D’un point de vue religieux , les incas  étaient plutôt des libéraux  puisqu’ils n’avaient aucune réticence à incorporer à leur croyance les dieux des peuples annexés. Dans la cosmogonie inca , trois animaux  tiennent une place importante, représentant les trois niveaux du monde: le condor (le monde des Dieux, Hanan Pacha), le puma (le monde des vivants, ici et maintenant, Kay Pacha) et le serpent (le monde sous-terrain des ancêtres et de la fertilité, Uqhu Pacha).

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Eglise Santo Domingo – Ex-Qoriqancha

De ce qui est aujourd’hui la place des Armes de Cusco partaient les principales routes vers les quatre provinces constituant l’empire.. Le chemin royal inca Quapag Nan fort de ces 40000Km  recouvrait donc tout le territoire, reliant la capitale  à tout l’empire. Ce formidable outil de communication et de commerce permettaient ainsi  de répandre la propagande inca, dans les coins les plus reculés. Sur ces voies pavées, les Chasquis (messagers) courraient d’un point à l’autre de l’empire pour transmettre les ordres du chef suprême. Il se dit qu’un message mettait une semaine pour parcourir les 2000km qui sépare Cusco de Quito en Equateur. Ainsi tous les chemins menaient à Cusco.

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