Récupérons la mer !

Premier article sur la Bolivie avec un sujet d’actualité pour les Boliviens: la mer !
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Il faut lire le tag sur le mur: “récupérons la mer”

Lors de notre arrivée en Bolivie, le sujet de la requête de la Bolivie auprès de l’OEA (organisation des Etats d’Amérique) pour avoir un accès à la mer faisait la une des journaux. Pas un jour ne se passait sans qu’une déclaration de l’une des deux parties au litige ne vienne alimenter la rubrique des relations internationales.

Il est vrai que, de la moitié du XIXème au début du XXème siècle, la Bolivie a perdu la moitié de son territoire dans des guerres avec ses voisins. Si, au moment de son indépendance (6 août 1825), il couvre plus de deux millions de kilomètres carrés, aujourd’hui, le territoire ne se compose plus qu’un million de km2.

Lors de la guerre du Pacifique (1879-1884) avec le Chili, la Bolivie perdit son littoral côtier et de fait, devint un pays enclavé dans les Andes. Pour un pays dont les exportations représentent plus de 30% de son Produit Intérieur Brut (PIB), on comprend que ne pas avoir la main mise sur la distribution de ses exportations soit problématique. Ainsi, le sujet revient régulièrement sur la table des négociations internationales entre le Chili et la Bolivie. Il se dit aussi que ce thème permet de renforcer l’unité du pays, de regrouper les différents groupes qui forment la société bolivienne derrière un but commun, exaltant le sentiment national (pour un pays qui compte 27 langues officielles, çà peut être utile). Cette fois-ci, l’innovation résulte dans le fait d’avoir porté l’affaire devant les instances de l’Organisation des Etats d’Amérique (OEA), organisation qui regroupe la totalité des pays d’Amérique. Mais celle-ci a poliment refusé, arguant qu’il s’agissait d’un problème purement bilatéral. La peur d’ouvrir une boite de Pandore, chaque pays s’engouffrant dans cette jurisprudence pour remettre en cause le tracé de la moindre frontière, a sans doute amené l’OEA à refuser de statuer sur cette requête.

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Carte des territoires boliviens perdus (source: wikipedia)

Si l’affaire semble utopique, le ton n’en est pas moins monté entre les deux pays. Un ministre chilien a prévenu par presse interposée que ses troupes se tenaient prêtes à la frontière au moindre signe belliqueux. Le ministre de la défense iranien qui  passait par là en voyage officiel en Bolivie ne trouva pas mieux de répondre que l’Iran était prêt à envoyer des renforts pour aider la Bolivie. Sur ce, les journaux boliviens commencèrent à faire l’état des lieux des forces en présence.  Une seule fois dans l’Histoire, le Chili s’est montré prêt à céder à cette requête mais le prix demandé – des terres riches en minéraux – était trop important à payer pour que ce soit accepté par la Bolivie.

Depuis le refus de l’OEA d’arbitrer ce différend, le soufflet est retombé aussi vite que ce qu’il était monté et la situation se calma. La Bolivie semble être condamnée à rester un pays sans mer.

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